À la suite de notre article Transports actifs : été comme hiver, lâchez vos freins !, procédons maintenant à notre nomination des meilleures initiatives municipales américaines en matière de tranports actifs. Du Nord au Sud, de Whitehorse (Canada) à Bogotá (Colombie), le vélo se dévoile sous ses formes les plus farfelues. Écohabitation vous fait découvrir les idées les plus originales et exotiques dans ce second volet.

 

© Écohabitation via Google Map
 

 

N°3. Whitehorse, l’engagée

      © Émilie Piaguet
 

Qui pourrait croire au transport actif à Whitehorse, ville au climat subarctique ?

Située dans une zone de protection environnementale et voyant sa population s’accroître depuis quelques années, Whitehorse a su profiter de cette opportunité pour développer les transports actifs dans la vie quotidienne de ses habitants.

75% de la population de Whitehorse se déplace en automobile en tant que conducteur (ceci ne compte donc pas les déplacements automobiles comme passager). La forte volonté de changer les modes de vie devrait toutefois mener à une augmentation de la part modale des transports alternatifs d’environ 20% d’ici 2036, selon le Plan de Gestion de la Demande en Transport de la municipalité. La voiture, quant à elle, devrait voir sa part modale réduite à 50%.

Au Yukon, on ne fait pas du vélo que pendant la belle saison, car l’hiver est loin d’être un problème ! Une série de mesures favorisant les déplacements actifs a été mise en place en cas de neige et /ou basse température; par exemple, l’incitation à utiliser un fat tire (vélo à gros pneu). 

Chapeau à cette petite municipalité où l’hiver frappe encore plus fort que dans notre province !

Notre climat étant similaire sur plusieurs mois de l’année, cette adaptation est une preuve démontrant qu’il est possible pour les plus petites municipalités canadiennes et québécoises d’inciter ces modes de transport en tout temps.

 

État des lieux

 
 
1. © City of Whitehorse / casier locatif
2. © Ian Stewart / fat tire en hiver
3. © City of Whitehorse / support à vélo
                                                                                                            © Richard Drdul

N°2. Portland, la visionnaire

 
       © Émilie Piaguet
 
 

Portland, capitale américaine du vélo (America's bike capital) a vu grand dès les années ‘70. Elle a pris un tournant dans sa planification en décidant d’aménager la ville pour y vivre, plutôt que seulement pour y travailler. Le premier geste posé fut de transférer les fonds fédéraux destinés à la construction d’une autoroute vers la création d’une ligne de tramway. Plutôt ambitieux ! Mais aujourd’hui, Portland est un leader mondial et l’exemple nord-américain numéro 1 en matière de transports collectifs et de qualité de vie. Quelques exemples à envisager sérieusement, testés et éprouvés au fil du temps !

 

État des lieux

 
1. ©  Gary Rides Bike.com / Bike box
2. © Adrian Linestone / Blue lane
3. © Bikeportland.org / Support à vélo sur autobus
Pour en savoir plus sur les programmes:

N°1. Bogotá, la radicale

     © Émilie Piaguet
 
 

Bogotá est une des villes les plus denses du monde. Et elle se trouve dans un pays où le taux de pauvreté est trois fois plus élevé que le nôtre. Il faut savoir que seulement 20% de sa population se déplace en automobile, contre 62% qui emprunte les transports collectifs chaque jour. Le seuil de faible revenu étant élevé, la population fait face à un problème de mobilité crucial, certains n’ayant même pas les moyens de prendre les transports collectifs.

En 1998, lors de l’élection du maire Enrique Peñalosa, personnage mondialement reconnu aujourd’hui, le visage de Bogotá a complètement changé. Il a fait construire des centaines de kilomètres de pistes cyclables et de trottoirs pour permettre à la population d’accéder à un mode de transport peu cher et agréable. Il a entre autre fait retirer l’accès des automobiles à certaines rues pour les transformer complètement en piste cyclable ou en trottoir.

Bogotá a par ailleurs développé le concept de ciclovia (piste cyclable) depuis les années ’80, qui propose la fermeture temporaire des grands axes routiers les dimanches et jours fériés pour les rendre accessibles aux usagers du transport actif. La ciclovia devient dorénavant une mesure imitée par les plus grandes villes du monde, comme New York ou encore Rio de Janeiro, au Brésil.

Ceci étant dit, la ville compte aujourd’hui 600 km de véritables autoroutes cyclables qui accueillent chaque jour plus de 500 000 cyclistes.

 

État des lieux

 
 
1. © Henry Hernandez / Avenida Jimenez
2. © Luis Lizarazo / rampe piétonne
3. © Felipe Montes Jimenez / Ciclovia (piste cyclable)
 
 

Ne manquez pas: http://www.streetfilms.org/lessons-from-bogota/ (anglais seulement)


Sources:

- Peñalosa Enrique. (2013, 17 septembre). Forum Urba 2015. En ville sans ma voiture: l’exemple de Bogota. (Anglais seulement). Montréal (Canada).

- Portland Bureau of Transportation: Active Transportation.

- Whitehorse (city of): Environmental Sustainability Department