Cet article est le quatrième d’une série issue du blog Sunshine Saved, écrit par Craig Anderson. Il présente l’ensemble de ses recherches et décisions prises lors du long processus de construction qui a mené à une certification LEED Or. Pour lire le premier article, c’est ici… 

Jusqu’à tout récemment, les systèmes mécaniques des maisons hors-réseau étaient bien différents de ceux retrouvés dans les maisons standards. La production d’électricité était complexe et très coûteuse, de sorte qu’il fallait limiter grandement l’utilisation des appareils et électroménagers. Les maisons hors-réseau utilisaient ainsi des poêles à bois, des lampes et frigos au propane, etc.

On retrouve encore ce type d’appareils dans les maisons hors-réseau, mais ils sont fabriqués en si petite quantité (la demande étant faible) qu’ils coûtent très chers. Par ailleurs, ils ne fonctionnent d’ordinaire pas très bien. Heureusement, la maison hors-réseau d’aujourd’hui peut conserver essentiellement tout le confort apporté par la modernité… à condition de faire attention aux choix à l’achat. 

Deux grandes tendances ont permis cette amélioration. Premièrement, le coût des équipements de production et de stockage de l’énergie a rapidement diminué. Il est donc maintenant possible d’avoir un approvisionnement régulier en électricité, pour un coût raisonnable. La deuxième tendance est une amélioration importante de l’efficacité de l’ensemble des appareils et électroménagers utilisés dans nos maisons. Souvent homologués, ces appareils hautement efficaces utilisent une fraction de la puissance de leurs prédécesseurs, pour de meilleures performances.

Ces deux tendances combinées, on peut trouver tous ces produits hautement efficaces en magasin. La seule chose qui reste difficile à produire à partir d’électricité, dans une maison hors-réseau, est le chauffage. Qu’il s’agisse du chauffage de l’eau, des locaux, de la cuisinière, de la sécheuse, tous ces grands consommateurs d’énergie ne sont pas abordables dans la maison hors-réseau actuelle. Dans notre cas, le propane est ainsi utilisé à ces fins, bien que j’espère pouvoir l’éliminer un jour prochain.

Détail de nos appareils:

Cuisinière

© Kenmore

Notre cuisinière au propane est l’un des modèles de base disponible chez Sears (cuisinière autonettoyante au gaz de Kenmore, 5,0 pi3, #74132). Le modèle possède cinq brûleurs sur le dessus et des brûleurs dans les parties supérieures et inférieures du four. Des étincelles électroniques sont nécessaire pour allumer les brûleurs, L’appareil nécessite donc un certain apport en électricité. Ceux-ci peuvent tout de même être allumés avec une allumette ou un briquet en cas d’absence de courant.

Un élément chauffant doit rester allumé en permanence lorsque le four est utilisé, ce qui nécessite une alimentation électrique plus grande et plus constante. Je n’ai pas été en mesure de déterminer la puissance exacte du four, mais elle est d’environ 200 ou 300 watts. On aurait pu sauver de l’électricité en choisissant un modèle avec un pilote à l’intérieur du four, mais ils sont beaucoup plus difficiles à dénicher.  

Les cuisinières au gaz ou au propane comportent des risques pour la santé et l'installation d'une hotte approprié est primordiale pour protéger la qualité de l'air de la maison.

Réfrigérateur

Un frigo est l’une de ces commodités modernes dont il est pratiquement impossible de se passer. Et avec les aliments réfrigérés et congelés, on ne peut l’éteindre lors d’absences, même prolongées, à moins de le vider entièrement.

Comme je l’ai mentionné ci-dessus, on peut se procurer un appareil au propane, mais ces unités laissent vraiment à désirer comparativement aux modèles électriques. Heureusement, nous produisons assez d’électricité pour alimenter notre appareil, un Kenmore 596.6938 de 20 p3 qui consomme 459 kWh/année. Certains réfrigérateurs consomment moins de 350 kWh/année (moins de 1 kWh/jour), mais ils sont un peu trop petits pour nos besoins.

Lave-vaisselle

Nous n’avions pas nécessairement besoin d’un lave-vaisselle, mais il apporte un confort non négligeable. Nous avons donc opté pour le modèle 630 homologué ENERGY STAR de Kenmore, avec une consommation de 269 kWh/année selon la cote EnerGuide. Règle générale, nous ne l’utilisons que lorsqu’il est bien plein, ce qui nécessite environ 1 kWh par cycle en mode « éco ».

Laveuse

Nous avons choisi une laveuse à chargement frontal à haut rendement, encore une fois par Kenmore. C’est l’un des modèles les plus efficaces disponibles sur le marché. Les modèles à chargement frontal supplantent généralement les modèles à chargement par le haut et offrent un autre avantage non négligeable – un cycle d’essorage supplémentaire. En effectuant plusieurs milliers de rotations par minute, la grande majorité de l’eau est retirée des tissus, permettant un séchage à l’air très rapide. Nous n’avons donc pas cru bon de se procurer un sèche-linge, les appareils électriques consommant énormément d’électricité, et les modèles à gaz étant très dispendieux.

Apport d’air frais

© Lifebreath

Dans toute maison très étanche, telle que la nôtre, une ventilation mécanique est nécessaire. Les maisons plus anciennes sont pleines de petites fissures autour des joints, des fenêtres et des portes qui renouvèlent l’air naturellement. Mais, dans les nouvelles constructions à haut rendement, il y a de fortes chances que l’air stagne. Toutes sortes de gaz peuvent ainsi s’accumuler dans les maisons, du fait de la cuisson, des matériaux de construction et même des activités humaines simples. Ces gaz, nocifs, doivent toutefois être évacués.

© Bala Structures

 

 

Ceci est accompli par un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC) qui sert deux finalités :

  • faire circuler l’air vicié hors de la maison tout en apportant de l’air frais

  • échanger la chaleur de l’air extrait pour la retransmettre à l’air qui entre.

Ceci permet à la maison de retenir plus de chaleur en hiver et de garder une partie de la chaleur extérieure estivale hors de la maison. Notre appareil est un LifeBreath 155 Max parfaitement adapté à nos besoin, qui ne consomme que 40 watts, soit moins de 1 kWh/jour en réglage bas.

Luminaires

Les 3-4 dernières années ont été porteuses de grands changements au niveau des ampoules. Les technologies LED sont devenues compétitives par rapport aux ampoules fluocompactes et incandescentes. Bien que toujours légèrement plus dispendieuses, les LED durent bien plus longtemps (souvent près de 20 ans) et consomment qu’une fraction de l’énergie des autres ampoules. Afin de limiter la consommation d’électricité, nous avons donc opté pour des LED partout. Les charges totales pour l’éclairage de nuit dépassent ainsi rarement 100 watts!

Chauffage de l’eau

© Bala Structures

Un chauffe-eau indirect alimenté par la chaudière au propane permet de chauffer l’eau chaude domestique. Un réseau de tuyaux est relié à la chaudière pour diverses fins de chauffage, et l’une de ces boucles alimente le chauffe-eau. Un échangeur de chaleur, constitué d’un ensemble de bobines de cuivre contenant du glycol, transmet la chaleur en provenance de la chaudière, vers l’eau du réservoir.

L’approvisionnement en eau chaude est constant et permet même de prendre un bain pour deux raisons: du fait que cette installation utilise une chaudière relativement puissante, et que le système est configuré de manière à ce que le chauffage de l’eau ait priorité sur le chauffage des locaux.

Internet et téléphonie

Même si nous avons d'abord eu un sérieux intérêt pour une maison sans téléphone ni internet, nous avons reconnu que ce n’est pas très pratique. Mon épouse et moi sommes dépendant d’une connexion pour notre travail, et il peut être important de pouvoir passer un rapide coup de fil. Toutefois, la maison est loin de tout, alors nous n'avons pas de ligne téléphonique et un très faible signal de cellulaire. Pour y remédier, nous devions franchir quelques étapes; mais nous nous sommes réjouis en réalisant qu’un système internet/téléphonie combiné nécessite moins de 10 watts pour le maintien d’une connexion constante de haute qualité.

Pour améliorer la réception, nous avons posé un amplificateur de signal, qui se compose de plusieurs parties. Tout d’abord, une antenne montée à l’extérieur de la maison pointe en direction de la tour cellulaire la plus proche, à environ 8 km. De cette antenne, un câble coaxial est relié à un amplificateur de signal (une boîte de taille similaire à celle d’un modem) installé dans la maison. Ce dernier est relié à une antenne intérieure qui reçoit le signal cellulaire avant de communiquer avec la tour. Le tout fonctionne très bien, ramenant un signal faible, presque inexistant, à un signal très fort (5 barres de réception sur 5).

Pour la connexion internet, nous avons utilisé un modem cellulaire. Cela fonctionne comme n’importe quel autre modem, mais au lieu d’une connexion par câble, il communique avec le réseau cellulaire, comme le fait un téléphone intelligent. Grâce au plan familial de notre fournisseur, nous pouvons partager les données entre les utilisateurs, ainsi qu’avec le réseau. Les données sont plus chères ainsi, mais tant que nous n’utilisons pas le réseau pour des activités qui demandent de larges bandes passantes, comme le streaming vidéo, ça fonctionne vraiment très bien!

Légende

Les autres billets du blog 

Vivre Hors-réseau 1 : Construire et vivre dans une région éloignée 

Vivre Hors-réseau 2 : Générer de l’électricité 

Vivre Hors-réseau 3 : Les systèmes de chauffage