C'est une première : la caisse populaire Desjardins du Mont Royal finance la réalisation de projets d'agriculture urbaine à hauteur de 25% et jusqu'à concurrence de 3000$.

Pour être admissible à ce programme, il faut :

  • Être membre de la Caisse populaire Desjardins du Mont-Royal.
  • Réaliser un projet d'agriculture urbaine, résidentiel ou commercial. Ce projet doit répondre au moins à un des critères suivants : réduire les effets des îlots de chaleur urbains, réduire les gaz à effet de serre, récolter les eaux de pluie, réduire la consommation d'énergie ou favoriser la consommation d'aliments locaux.
  • La subvention sera applicable à la création de nouveaux projets « verts ». Ces projets peuvent être déployés sur différents emplacements : balcon, terrasse de béton, toiture, rambardes, cour de ciment…)

Toutes les conditions d'admissibilité sont sur le site Internet de la Caisse populaire Desjardins du Mont Royal.

La Caisse Desjardins du Mont-Royal montre l'exemple

L'implication de la caisse Desjardins du Mont-Royal ne s'arrête pas à ce programme de financement. En fait, cette institution financière coopérative proactive a aussi mis en place son propre projet d'agriculture urbaine avec un jardin sur le toit qui a produit cet été un peu plus de 30 sortes de fruits et légumes.

Le Toit-jardin de la Caisse a été réalisé par la compagnie Green Dev, distributeur des produits Biotop : contenants horticoles à très haute performance minimisant les apports en eau grâce à un système de rétention d'eau.

« Opter pour un système de toit jardin en bacs est une voie d'avenir car cela rend le projet plus flexible et surtout cela évite d'avoir recours à un renforcement de structure, comme c'est souvent le cas pour mettre en place un toit vert intensif. », indique Roberto Roselli, le fondateur de Green Dev. De fait, le poids que représentent les 130 bacs et plants installés sur le toit de la Caisse est même inférieur à celui de la neige en hiver.

Biotop : un système bioactif bien différent de l'hydroponie

La technologie des unités de production Biotop a été développée par Marc-André Valiquette en partenariat avec Agriculture et agroalimentaire Canada. Pour concevoir le système Biotop, l'équipe de chercheurs s'est intéressée à la façon dont les racines des plantes s'organisent pour combler leurs besoins en eau et en éléments nutritifs. En fait, dans un pot ordinaire, les racines ont tendance à s'enrouler au fond et sont moins efficaces pour aller chercher l'eau dont elles ont besoin. Le système Biotop pallie à ce problème en imbriquant le contenant fortement grillagé où est installé le plant dans un contenant plus grand qui peut recevoir jusqu'à 10 litres d'eau. Ainsi, les racines peuvent aller y puiser l'eau directement.

De plus, un substrat a été spécifiquement conçu pour le système Biotop. Celui-ci est enrichi de minuscules champignons qui s'allient aux racines des plantes sous forme d'union symbiotique appelée mycorhize. La mycorhize facilite l'accès des éléments nutritifs du sol vers les racines des plantes. Il a déjà été montré que les plantes mycorhizées ont jusqu'à deux fois plus accès aux éléments nutritifs du sol que des plantes non mycorhizées. De plus, un engrais 100% organique composé, entre autre, d'algues marines et de fumier de poule est disponible avec le système Biotop pour donner plus d'éléments nutritifs à la plante, au fil de la saison.

Avec un tel système, il est possible de produire en moyenne 7 livres de légumes par saison et par unité. La productivité du procédé n'est plus à démontrer : les 130 bacs installés sur le toit de la Caisse sont la preuve vivante que le principe Biotop est performant. Selon Roberto Roselli, rien que cet été, 1000 livres de légumes ont été produites. Et encore, certains bacs étaient plantés avec des plantes ornementales non comestibles.

Vous n'avez sûrement pas fini d'entendre parler du phénomène Biotop. Déjà plus de 6000 unités ont été vendues et le succès est tel qu'une filière d'exportation vers France a vu le jour récemment, portée par l'entreprise Elendi. Chaque unité est fournie avec terreau enrichi, paillis, vermiculite et engrais 100% naturel au prix de 65$. Vous pouvez vous en procurer auprès de Green Dev. Dès le printemps prochain, Biotop devrait aussi être disponible chez certains détaillants en horticulture.

Plus qu'une tendance, l'agriculture urbaine est un véritable choix de vie

Avoir sa propre production de fruits et légumes en ville est bon pour les papilles, mais pas seulement... De tels projets permettent de sauver de l'argent et d'avoir un arrivage frais du jardin pendant toute la belle saison. Mais ils contribuent aussi à réduire les îlots de chaleur urbains en été. Ils diminuent globalement les émissions de gaz à effet de serre puisque nul transport n'est requis pour s'alimenter avec les fruits et légumes poussés directement sur notre toit. Autre avantage : l'installation de surfaces plantées en ville aide à réguler les eaux pluviales localement. Et puis l'autonomie alimentaire et le plaisir de manger les légumes provenant de plants qu'on a vu grandir et mûrir… Ça n'a pas de prix.

Le bananier (à droite) est le petit chouchou du toit-jardin : planté tout petit, il atteint maintenant un bon mètre et devrait donner des fruits d'ici trois ou quatre ans...

Le prolongement du projet

Selon Karine Bernard, chargée du projet, le jardin sera remis en production l'année prochaine à plus grande échelle pour permettre de fournir des fruits et légumes aux organismes communautaires du quartier (cuisines collectives, ateliers de cuisine, popotes, etc.). Autre amélioration prévue au projet la saison prochaine : l'organisation de compostage. D'autres pistes de continuité sont aussi envisagées : organisation d'une fête des récoltes avec les commerçants avoisinants par exemple. « Donner le fruit de la récolte aux employés n'était qu'un début : nous voulons que toute la communauté puisse profiter du projet. C'est pour ça que nous allons graduellement lui donner plus d'ampleur. », explique Mme Bernard.

Pour en savoir plus

Pour obtenir votre aide de financement, faites parvenir le formulaire dûment rempli à :

Pour aller plus loin

Lien vers un article sur l'autonomie alimentaire