Communiqué de Presse, Montréal, le 14 juin 2011 - Les Canadiens ne devraient pas avoir besoin d’une requête de leur médecin pour connaître les produits chimiques que contiennent leurs produits d’hygiène personnelle et de beauté. C’est pourtant ce qu’exigent certaines entreprises lorsqu’on leur demande de divulguer les produits chimiques qui entrent dans la composition de leurs shampoings, crèmes, cosmétiques et autres produits qui sentent « bon ».

Diffusé aujourd’hui, le rapport Échec à vue de nez fait le point sur une campagne de la Fondation David Suzuki, destinée à recueillir de l’information sur les parfums chimiques que les entreprises intègrent dans leurs produits d’hygiène et de beauté. Soixante-six Canadiens se sont joints à la Fondation David Suzuki pour soumettre une demande de renseignements à 44 entreprises et à leurs filiales. Le rapport demande à Santé Canada d’exiger que les fabricants divulguent la liste complète des produits chimiques qui entrent dans la composition de leurs ingrédients de fragrance. 

 

« Aucune entreprise ne nous a fourni une liste complète des produits chimiques utilisés pour parfumer leurs produits, a déclaré Lisa Gue, analyste des politiques de santé environnementale à la Fondation David Suzuki. C’est inacceptable, compte tenu du fait que ces produits chimiques sont associés à des problèmes graves pour la santé et l’environnement. On peut se demander ce qu’ils ont à cacher. »
 
Une faille dans le Règlement sur les cosmétiques du gouvernement canadien permet aux fabricants de classer sous le nom générique de parfum tout ingrédient ajouté pour « produire ou masquer une odeur  » dans leurs listes d’ingrédients. Près de 3 000 produits chimiques sont utilisés comme ingrédients de fragrance, dont certains sont des perturbateurs endocriniens présumés. Citons en autres les phtalates. Un seul produit peut contenir un mélange de dizaines, voire de centaine d’ingrédients de fragrance chimiques. Beaucoup de ces ingrédients non divulgués sont des irritants qui peuvent déclencher des allergies, des migraines et des symptômes d’asthme. Les muscs synthétiques, par exemple, posent un sérieux problème. Certains d’entre eux ont été déclarés toxiques par Environnement Canada.
 
Pourtant, les fabricants ne semblent pas se préoccuper du droit des Canadiens à connaître les substances chimiques contenus dans leurs produits. Parmi les fabricants qui ont daigné répondre à nos demandes, la plupart ont refusé de divulguer les ingrédients de fragrance, prétextant le secret commercial. Certains ont dit ne pas connaître les substances chimiques contenues dans leurs ingrédients de fragrance. L’un d’entre eux a fait le parallèle entre les phtalates et les champignons en expliquant que certains champignons sont sécuritaires et d’autres non. Enfin, deux entreprises ont répondu qu’elles ne discuteraient de la liste des ingrédients qu’avec le médecin de leurs clients.
 
Cliquez ici pour lire les déclarations de certaines entreprises et le rapport complet. Découvrez également les autres volets de la campagne de la Fondation David Suzuki Ce qui importe le plus, c'est le contenu.

Information :

Lisa Gue, analyste des politiques de santé environnementale, 613-594-5428

Manon Dubois Crôteau, spécialiste des communications, 514-679-082