La question de l’eau constitue, au Québec comme partout ailleurs, un enjeu majeur du 21e siècle. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’eau potable fait défaut à plus d’un milliard d’individus et 3 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à un réseau d’assainissement. D’ici 2015, 3 milliards de personnes dans 48 pays sont susceptibles de souffrir de stress hydrique. Le Québec a beau être considéré comme le pays de l’eau, les ressources pourraient se tarir ici aussi, surtout à cause des pollutions diverses qui menacent nos cours d’eau. Par exemple, le volume d’eau envoyé aux stations d’épuration est parfois si important que les structures municipales ne peuvent pas les gérer et sont obligées d’envoyer les surplus non traités directement à la rivière…

Un aménagement extérieur écologique

Au Québec, une personne consomme en moyenne, chaque jour, 424L d’eau potable. Pendant l’été, 1/3 de cette eau résidentielle est utilisée pour le jardinage. En aménageant adéquatement la cour, il est possible de réduire ces besoins quotidiens en eau potable.

  1. Déterminer son type de sol :

                a. Nature du sol :  Argileux, sableux, structure médiocre, peu fertile, faible en azote, phosphore ou potassium, trop alcalin, etc : le choix des plantes devra être adapté au contexte du sol. Afin d’apprendre à reconnaître votre sol, relever les difficultés et trouver les solutions appropriées, la SCHL fournit un feuillet d’information complet et détaillé.

                b. PH du sol : Un sol légèrement acide (5,5 - 6,5) sera plus riche en bactéries et éléments nutritifs, mais certaines plantes nécessitent des terres plus alcalines.
  1. Choisir une végétation adéquate : afin de réduire au minimum la demande en eau, il faut éviter l’utilisation des produits chimiques et éviter les plantes envahissantes. Il est plutôt conseillé d’opter pour les plantes indigènes — espèces présentes dans la région depuis 1600 — à ne pas confondre avec les plantes naturalisées — introduite par l’homme. Pour trouver les plantes indigènes de votre écozone et selon les caractéristiques de votre sol, suivez le lien.
  2. Organiser ses plantations : pour ses qualités esthétiques et écologiques, il faut aménager un espace extérieur en tenant compte des besoins écologiques des plantes. En regroupant les plantes qui ont des exigences semblables, l’action de l’homme sur le milieu et les besoins en eau seront réduits.
  3. Éviter le gazon : utilisé à plein régime, un tuyau d’arrosage débite, à l’heure, l’équivalant de la consommation d’eau recommandée pour une personne pendant plus d’un an. Des alternatives au gazon, très gourmand en eau, sont donc toutes indiquées : prairies fleuries, trèfles, couvre-sols. De fait, elles nécessitent peu d’entretien, peu d’eau et aucun produit chimique. 

Si vous désirez malgré tout parer votre cour d’un gazon, il existe l’éventualité des pelouses écologiques. Il suffit d’accepter le fait que les mauvaises herbes ne sont pas forcément néfastes, qu’il faut ratisser les débris et qu’une aération est nécessaire. Une pelouse écologique doit être coupée haut (8 cm) afin de retenir l’humidité.

Finalement, un gazon jauni pendant une sécheresse n’est pas mort, il reverdira après les pluies. Il n’est donc pas indispensable de l’arroser.

  1. Irrigation efficace : Les systèmes d’irrigation intelligents peuvent réduire de beaucoup notre consommation d’eau : en ciblant les besoins, en arrosant les plantes directement aux racines et au moment où elles en ont besoin (le soir en général : pour éviter l’évaporation dans la journée), ces systèmes évitent bien des pertes.
  2. Favoriser l’infiltration et réduire le ruissellement : le système racinaire de la végétation et un sol perméable favorisent l’infiltration, diminuent l’érosion, alimentent la nappe phréatique, filtrent la pollution et limitent le ruissellement — qui surcharge les canalisations, peut provoquer des inondations et affaiblit la nappe phréatique. Il faut donc réduire au minimum les surfaces perméables (asphalte par exemple) sur son terrain. Les chemins en pavés perméables ou en gravier sont une bonne alternative.
  3. Choisir un mur végétalisé : les clôtures conventionnelles fragmentent le paysage en plus d’être souvent inesthétiques. Il est préférable de choisir une barrière naturelle constituée d’espèces locales qui abritent la faune et résiste à la sécheresse. Ce système de climatisation naturel qui combat les îlots de chaleur, améliore la qualité de l’air, limite le ruissellement et capte divers polluants fait de plus en plus d’adeptes.

Le long d’une clôture existante, il est conseillé de planter des plantes grimpantes qui participeront à la rétention de l’eau.

  1. Autre :

              a. Récupération de l’eau de pluie : un baril de réception des eaux pluviales, installé près de la maison, récupère l’eau tombée sur le toit grâce aux gouttières. L’eau ainsi emmagasinée peut alimenter le jardin et ainsi diminuer l’utilisation de l’eau potable.

              b. Aménagement d’espaces perméables : en remplaçant le bitume des voies d’accès par des copeaux de bois, des graviers ou des dalles poreuses et en évitant les terrasses en pierres jointées, on favorise l’infiltration de l’eau et on réduit le ruissellement.

 

Et à l’intérieur…

Pour ce qui est des activités individuelles dans la maison, la consommation se répartit comme suit :
  • 30 % toilette
  • 30 % bain et douche
  • 20 % lessive et nettoyage
  • 10 % alimentation
Si vous désirez faire une différence, des gestes simples sont réalisables au quotidien.
  • Bain et douche : Se plonger dans un bain nécessite 150 litres d’eau alors qu’une douche de 5 min consomme 75 litres d’eau. De plus, utiliser une pomme de douche à débit réduit ou une pomme qui comporte une vanne de contrôle permet de réduire de moitié la quantité d’eau utilisée.
  • Toilette : Les réservoirs traditionnels contiennent normalement 20 litres d’eau. En optant pour une toilette à débit réduit ou une toilette à double chasse, 14 et 17 litres d’eau sont économisés à chaque chasse. Si vous n’avez pas les moyens de remplacer votre toilette, il est possible de plonger une bouteille remplie d’eau dans le réservoir ou d’installer un coupe-volume. La quantité d’eau évacuée sera ainsi réduite. Ce système peut par contre ne pas convenir à votre équipement car certaines toilettes sont conçues pour bien fonctionner à plein volume.
  • Laveuse : La laveuse homologuée ENERGY STAR utilise 40 % moins d’eau que la laveuse traditionnelle. Pour une brassée, elle se contente de 70 litres plutôt que les 150 nécessaires aux laveuses traditionnelles.
  • Autre : Pour 1 litre d’eau du réfrigérateur, c’est 10 litres d’eau courante qui sont épargnés (attente en laissant l’eau du robinet se refroidir).
 

Encore plus loin… changer ses habitudes de consommation !

Il faut garder à l’esprit que les aliments et les textiles que nous consommons exigent, pour leur production, une quantité d’eau exorbitante. Selon un rapport de l’ONU, « si la production d’un kilo de blé nécessite entre 800 et 4000 litres d’eau, un kilo de viande de bœuf en demande entre 2000 et 16 000 litres. » Selon la WWF,  « il faut 13 litres d’eau pour produire une seule tomate marocaine, 140 litres pour une tasse de café kenyan et 2 700 litres pour un T-shirt en coton cultivé ».

Finalement, en tant que consommateurs, nous pouvons avoir une influence sur les fabricants et faire pression sur les autorités pour qu’elles fassent de la gestion de l’eau une priorité à tous les niveaux.  Acheter, c’est voter !

Les préventionnistes sur les routes

Afin de prévoir des comportements abusifs, les préventionnistes de la brigade environnementale ont commencé à sillonner le territoire de la ville le samedi 22 mai. Sous la supervision de Vélo-Sécur, les préventionnistes ratissent les différents secteurs de la ville de Québec tous les jours jusqu’à la mi-septembre. Bien identifiés, les agents ont pour tâche principale de communiquer de l’information sur la gestion de l’eau et autres pratiques écologiques. En plus de veiller au respect des règlements en vigueur au sujet de l’eau, leur mandat prévoit une surveillance :

  • Du compostage
  • De l’herbicylage
  • De la marche au ralenti des véhicules
  • De l’herbe à poux

Au besoin, les préventionnistes donnent un avertissement écrit et, advenant un cas de récidive, un citoyen pourrait recevoir un constat d’infraction. En 2009, sur les 176 avertissements écrits concernant l’usage de l’eau potable, aucune récidive n’a été signalée.