Deux premiers projets canadiens sont suivis par l’Institut Canadien des maisons passives (CanPHI) en vue d’obtenir la certification « maison passive »: le premier se situe au Québec et le second en Colombie-Britanique. Le succès de ces deux projets montre que la reproductibilité au Canada du standard écoénergétique «maison passive » est possible, et ce, à coûts raisonnables. D’ailleurs, CanPHI reprendra ces projets comme études de cas dans les cours qu’il donnera sur ce standard à partir d’octobre 2010.

Retour sur un projet québécois qui vise la certification « maison passive »

Il s’agit d’une maison unifamiliale de 1500 pieds carrés située à Montebello et dont la facture annuelle de chauffage devrait s’élever à 150$ seulement. Les surcoûts de construction pour atteindre les standards « Maison passive» sur ce projet sont estimés à 10% du coût d’une maison classique.

Voici les technologies innovatrices qui seront mises en œuvre dans le projet de Montebello :
 
  • Vitrages à faible teneur en fer montés sur triple vitrage: ce sont des vitrages à transparence élevée ce qui permet de bénéficier au maximum des rayons solaires. Cela donne aussi une très bonne clarté à la pièce.
  • Nouveau ventilateur récupérateur de chaleur (VRC) 2010 (troisième génération de modèles rencontrant les exigences « Maison passive») avec taux d’efficacité très élevé.
  • Système géothermique passif à faible coût avec une circulation d’eau qui préchauffe le système de ventilation.

Apparemment, une nouvelle technologie de pare-vapeur intérieur à résistance variable de diffusion d’humidité sera aussi mise en place sur le projet. Cette technologie facilite la diffusion de l’humidité lorsque l’environnement extérieur est humide mais la rend difficile dans un environnement sec. Concrètement, ce type de pare-vapeur est utilisé pour limiter les risques de condensation derrière le pare-vapeur. Par contre, l’installation d’une telle technologie sur un projet à très haute étanchéité comme celui de Montebello semble futile puisque la condensation risque seulement de se former quand l’étanchéité est imparfaite.

Vancouver aussi aura sa maison passive certifiée

Le second projet canadien à viser la certification « maison passive» est situé à Vancouver. C’est une maison qui combine les principes du solaire passif avec une conception architecturale contemporaine et d’excellentes pratiques de construction. Avec ses doubles murs superisolés et conçus pour favoriser la diffusion de l’humidité vers l’extérieur, l’étanchéité de l’enveloppe est de très bonne qualité et place le projet sous les 0,6 changements d’air à l’heure (à 50 Pascals) requis par les standards « maison passive». De plus, tous les vitrages de ce projet sont montés sur des châssis en bois à haute performance. Au total, les dépenses d’énergie pour ce bâtiment devraient êtres réduites de 80% par rapport à la moyenne canadienne des constructions neuves. Ce projet parvient ainsi à offrir un confort amélioré couplé à un très bas niveau de consommation énergétique et ce, à un coût de construction marginal à peine plus élevé que pour une habitation classique.

Par ces deux premiers projets en cours de certification, CanPHI veut démontrer aux Canadiens qu’il est possible d’obtenir de très hautes performances énergétiques permettant d’éliminer presque complètement les factures de chauffage mais à un prix de construction compétitif et accessible pour la moyenne des acheteurs. Sans compter que les principes de construction prônés par CanPHI améliorent aussi la qualité de l’air intérieur de la maison, son confort et son niveau de durabilité.

Un défi de taille en climat québécois

La passe ? De l’ingénierie, de l’ingénierie, de l’ingénierie ! En fait, pour être conforme au standard « maison passive » il ne faut pas dépasser 20 kwh/m2 pour le chauffage et 50 kwh/m2 en tout (électricité, chauffage, éclairage, etc). Ainsi, dans un climat rude comme celui du Québec, atteindre le standard « maison passive » relève du défi. Une des astuces pour rencontrer le standard serait donc de construire sur une surface plus grande pour augmenter le nombre de kilowattheure permis… Mais cela va à l’encontre d’un des principes fondamentaux d’une maison écologique : voir petit pour économiser les ressources. Malgré tout, avec ses 1500 pieds carrés, le projet de Montebello se classe dans les petits projets, il faudra donc regarder de plus près comment il réussit à relever le défi, une fois en fonctionnement.

L’arrivée du standard « maison passive » au Canada est une très bonne nouvelle. Cela va donner un cadre précis pour minimiser la consommation énergétique des habitations même si ce standard représente un défi de taille en climat québécois. CanPHI offre aussi des formations sur le standard et l’outil de calcul qui permet de modéliser les projets visant la certification : de quoi donner de la matière à ceux qui veulent se lancer dans l’aventure.

En savoir plus

Consultez la section formation (« training ») du site de CanPHI pour connaître les prochains cours offerts sur le standard « maison passive » et l’outil de calcul associé.