En termes d’efficacité énergétique de l’enveloppe, la fenêtre constitue toujours le point faible. Sur une année, près du tiers des sommes payées pour le chauffage sont imputées à la mauvaise isolation et la piètre qualité des ouvertures. Malheureusement, bien choisir une fenêtre relève souvent de l’exploit. Pour aider ses membres, Écohabitation leur livre son palmarès des fenêtres écoénergétiques.

Notre palmarès des fenêtres performantes

En construction et en rénovation, les fenêtres représentent une dépense majeure. Les acheter demande donc réflexion, temps et investissement. Nous avons donc sondé plus de 50 manufacturiers de fenêtres disponibles sur le marché québécois et passé en revue les nombreux paramètres qui contribuent à leur performance et la pertinence de l’investissement : conception, type d’ouverture, de vitrage, matériaux et coûts. Toutes ces données, fournies par les fabricants, ont été compilées, comparées et comptabilisées.

Bois, aluminium, fibre de verre, PVC… Quel type de fenêtre obtient les meilleures performances énergétiques? Lesquelles répondent le mieux aux critères écologiques? Qui parmi Portes & Fenêtres 2000, Magistral, Auroral, Fenêtres Mirabel, Fenplast – et près de 50 autres fabricants - remporte la palme? À battant, à auvent, à guillotine, fixes, coulissantes et portes patio... Dans chaque catégorie, quelles fenêtres répondent le mieux aux critères de performances énergétiques et écologiques? Les résultats, et bien plus, sont dans notre 1re édition du palmarès des fenêtres écoénergétiques.

Consulter le palmarès exclusif aux membres d'Écohabitation. 

Voici huit éléments à inclure dans votre réflexion: 

  1. Premièrement, tout est dans la conception. Si vous le pouvez, privilégiez les vitrages au sud (au moins 60%), afin de récupérer de manière optimale – et gratuitement – la chaleur issue du rayonnement solaire. C’est l’idéal, autant pour se chauffer que pour s’éclairer. En contrepartie, minimisez les ouvertures au nord et à l’ouest. Elles ont un bilan énergétique déficitaire.
     
  2. Contrôlée par des organismes indépendants, la certification Energy Star® est garante de bonnes performances. Les fenêtres ainsi certifiées se classent généralement parmi les 15 à 30% des produits les plus fiables de leur catégorie en ce qui a trait à la conductance thermique et du rendement énergétique. Sur l’étiquette Energy Star®, recherchez simplement le U le plus faible et le RE le plus élevé.
     
  3. Pour les intercalaires, préférez ceux en plastique plutôt qu’en aluminium (l’aluminium possède une conductivité thermique élevée et crée donc un pont thermique). Entre les deux, on retrouve ceux en fibre de verre et ceux en acier. On peut encore opter pour des intercalaires améliorés, avec ajout d’isolant, et parfois ajout de mousse déshydratante qui prévient les infiltrations.
     
  4. D'un point de vue strictement écologique, les fenêtres en bois ont la meilleure performance en ce qui a trait au cycle de vie. Elles sont également les plus saines. Recherchez la certification FSC pour des fenêtres vraiment écolos!
     
  5. L’étanchéité d’une fenêtre joue un rôle primordial, autant au niveau de l’air que de l’eau. L’étanchéité à l’air influe sur le confort thermique et acoustique. Sa performance varie entre A1, A2 et A3; A3 offrant le plus d’étanchéité. L’étanchéité à l’eau varie pour sa part de B1 à B7; B7 étant optimal.
     
  6. L'étanchéité d'une fenêtre battante est optimale par rapport aux autres modes d'ouverture (excluant les fenêtres fixes, bien entendu). Les fenêtres à auvent les talonnent de près, suivies par celles à guillotine et par les fenêtres oscillo-battantes. Les fenêtres coulissantes ferment la marche, étant moins étanches en raison du glissement.
     
  7. Côté performance, un double vitrage avec remplissage à l'argon et couche basse émissivité est optimal côté qualité/prix. Le vitrage simple n’isole vraiment pas assez et le triple amoindrit les entrées lumineuses tout en étant beaucoup plus dispendieux. Le gaz inerte entre les vitres joue le rôle d’isolant.
     
  8. Finalement, selon Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, tout est dans la pose. « Si vous achetez un produit performant, mais qu’il est mal posé, ça ne vaut plus rien. Idéalement, la fenêtre doit être posée au milieu de l’isolant, ce qui va limiter les pertes de chaleur autour du cadre. Veillez aussi à ce que le tour du cadre soit parfaitement étanche. »

La pellicule Low E, ou basse émissivité, c’est quoi ?

Une pellicule d’oxyde métallique qui laisse passer les rayons du soleil, mais empêche la chaleur de s’échapper sous forme de rayonnement. Un vitrage standard a une émissivité de 0,84, ce qui signifie qu’il rayonne à 84%. Un vitrage Low E a pour sa part une émissivité de 0,04. Il ne laisse échapper au dehors que 4% de la chaleur qu’il reçoit !

Changer ou rénover ses vielles fenêtres ?

Pour les vieilles fenêtres, un changement n'est pas forcément toujours la solution la plus avantageuse. Un changement complet est nécessaire si le cadre ou le châssis sont cassés, l’isolation est détériorée et qu’il y a beaucoup de fuites. Sinon, il est possible à coût moindre de changer le vitrage, ce qui est relativement simple et nécessite peu d’outils. On peut aussi ajouter une vitre supplémentaire à la fenêtre existante, ou tout simplement appliquer un film de surface.

Ne pas oublier les pare-soleil

En prime, ne sous-estimez pas l’importance des pare-soleil.  Arbres, volets, rideaux ou auvents sont indispensables pour un bon confort d'été. Des feuillus au sud éviteront que la maison ne se transforme en sauna l’été, tout en laissant passer les chauds rayons en hiver.