Top 3 des meilleures pratiques pour un sous-sol en climat froid
Lorsqu’on pense au sous-sol, on se questionne généralement sur son utilité, la finition des planchers, le look de la salle de bain... Mais on oublie les défis incontournables auxquels il fait face : humidité, fluctuation des nappes phréatiques, chocs thermiques, pertes de chaleur, radon.
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©Randy Pertiet, sous licence CC |
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Top 3 des meilleures pratiques pour isoler en climat froid
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1. ISOLER PAR L'INTÉRIEUR
La méthode :
- uréthane giclé sur toute la surface du mur (agit comme bris thermique et pare-vapeur)
- Un mur de 2x4 avec des matelas de laine de roche insérés dans ses cavités
-
Une cloison sèche avec une finition de peinture au latex (agit comme frein à la vapeur)
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2. ISOLER PAR L'EXTÉRIEUR
La méthode :
- Des panneaux de fibrociment et du crépi au-dessus du sol
- 4 pouces de polystyrène expansé*
- Une membrane élastomère et/ou un tapis de drainage en plastique alvéolée.
Éviter l'utilisation seule d'un enduit goudronné car celui-ci n'est pas résistant aux mouvements. Si le béton craque ou bouge, une infiltration est possible.
L’isolation des murs de fondation par l’extérieur est moins fréquente, en raison de coûts plus élevés que cette méthode peut entraîner. Cependant, en isolant les murs de sous-sol par l’extérieur, il est possible de prévenir l'exposition des murs au cycle gel/dégel saisonnier, un « choc thermique » qui peut provoquer la fissuration des fondations. Cette pratique permet également de garder le béton au chaud, en été. Par exemple, si l’air ambiant est à 23ºC et que le béton n’est pas isolé, il peut atteindre un point de rosé, ce qui augmente les risques de condensation à sa surface. Finalement, cette pratique permet aussi de libérer de l’espace dans les pièces de vie.
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3. ISOLER PAR L'INTÉRIEUR ET L'EXTÉRIEUR : LA MEILLEURE PRATIQUE
La méthode :
- Des panneaux de fibrociment et du crépi au-dessus du sol
- 3 pouces de polystyrène expansé* (2" peuvent suffire, mais 3" est l'idéal)
- Une membrane élastomère et/ou un tapis de drainage en plastique alvéolée.
- 2 pouces d’isolant en panneau - laine de roche ou polystyrène expansé* - posé contre le mur de béton intérieur
- Un mur de 2x4 avec des matelas de laine de roche insérés dans ses cavités
- Une cloison sèche avec une finition de peinture au latex
Éviter l'utilisation seule d'un enduit goudronné car celui-ci n'est pas résistant aux mouvements. Si le béton craque ou bouge, une infiltration est possible.
L’isolation des murs de fondation par l’intérieur et l’extérieur est une méthode peu répandue, compte tenu des coûts associés. Il s'agit toutefois de la meilleure pratique, et de loin. Elle permet d’obtenir des niveaux de performance et de durabilité optimaux, ce qui réduit les pertes de chaleur et les coûts associés. En augmentant la température du béton, ou de la surface de condensation, cette pratique contribue également à réduire les problèmes de moisissure.
L’image ci-dessous présente les variantes thermiques d'un sous-sol isolé sur ses deux côtés. La valeur R s’élève à R-40. Notez l’absence de ponts thermiques et la stabilité des températures, malgré une différence de 40 degrés entre l’intérieur et l’extérieur. L’investissement pour rester au chaud en vaut le coût!
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© Ecohome
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Rétention de la chaleur plutôt que production
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© Zabelproject
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À l’heure actuelle, il y a peu de consensus sur les modes de conception, les matériaux ou les niveaux de performance optimaux des sous-sols. Cela pourrait expliquer en partie le fait que nombreux sont ceux qui doutent de l’utilité d’un sous-sol durable et performant. Nous semblons nous être accoutumés, en climat nordique, aux sous-sols humides, moisis et insuffisamment isolés.
Un des avantages les plus fréquemment négligé d'une bonne isolation, c'est la résilience. Ceux qui ont des maisons peu isolées l’ont bien vu en hiver extrême : le froid glacial a pénétré la maison et ne s’en est plus échappé pendant des mois, créant un inconfort constant… Sans parler de la facture d’Hydro-Québec très très élevée ! Les maisons qui conservent mieux la chaleur peuvent offrir un plus grand confort pour une plus longue période de temps dans de telles situations, même en cas de pannes de longues durée.
Quelques sujets de préoccupation pour tous les murs
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Boudins et espaceurs, © floodsill.com
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Boudins et entretoises «espaceurs». En insérant des boudins ou des morceaux de styromousse découpé sous la lisse d’assise du mur en bois, on peut ainsi la soulever. En cas d’inondation mineure, le bois suspendu ne touchera donc pas à la dalle et l’eau pourra passer sous les murs sans les abimer.
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Laine de roche ou polystyrène expansé à l'extérieur, © Roxul
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À l’extérieur, optez pour la laine de roche ou le polystyrène expansé*. Ces isolants ne sont pas affectés par l’humidité. Posés sur les murs extérieurs, ils peuvent être maintenus en place par le remblais et fixés au sol grâce à des panneaux de fibrociment accrochés aux murs de fondations.
Avec ou sans isolation extérieure, le béton intérieur pourrait transférer son humidité aux composantes murales, soit en séchant ou lors de condensation sur le béton froid. La fibre de roche n’étant pas affectée par l'humidité, l'eau s'écoulera au travers et elle conservera tout de même sa valeur R initiale.
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© Ecohome
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Favoriser un bon drainage. Peu importe l'endroit, ou le type d'isolation, les murs de fondation doivent être bien protégés des eaux souterraines. Un bon drainage assurera la durabilité des matériaux et limitera les risques de moisissure dans votre sous-sol. Un drain français (de dispersion ou périmétrique) à la base de la semelle de fondation est donc nécessaire. En les recouvrant de gravier ou de granulat, cela permettra de drainer adéquatement l’eau. Une membrane géotextile posée sur le granulat empêchera finalement le passage des sédiments. Un plus : prévoir un regard de nettoyage pour un entretien facilité à long terme. Pour en savoir plus sur le drainage de l’eau autour des fondations, c'est ici.
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Connexion bois/béton à éviter, © Ecohome
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Éviter toute connexion bois/béton. Il faut près de cinq ans à des fondations de béton pour qu’elles sèchent complètement et ce, seulement si elles sont complètement isolées de l'humidité et de l’eau présents dans le sol. Si la connexion entre le béton, poreux, et les éléments extérieurs n’est pas rompue, les murs ne sècheront jamais et continueront d’absorber l’humidité. Lorsqu’on doit encadrer les fenêtres et les portes, la pratique courante est d’incorporer le bois directement au béton. Cette méthode rend par contre le bois à risque de pourriture. Même si votre sous-sol est totalement étanche, le bois agira comme une éponge et absorbera toute l’humidité disponible dans le béton.
Heureusement, il existe une autre façon de procéder, tout aussi efficace. Lors de la construction, il faut construire la plateforme légèrement en retrait. Ceci permet de poser un isolant rigide à l’extérieur de la solive de rive (ne pas oublier de faire un bon travail d’étanchéité à l’air du côté externe du mur).
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Capillarité, © Delta
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Mettre en place des coupures capillaires. Le bas des semelles n’est généralement pas protégé de l'humidité. L'inclusion d'une coupure capillaire entre les semelles et les fondations empêchera l'humidité de pénétrer par capillarité dans le béton. Il existe des membranes dédiées à cette fonction précise, mais une feuille de polyéthylène de 6 mil (millièmes de pouces) fait très bien l’affaire, à moindre coût. (La capillarité est un phénomène physique par lequel un liquide tend à passer à travers un corps poreux).
Isoler les murs d’ossature avec un isolant en matelas. Encore une fois, nous vous recommandons la laine de roche; pour sa plus valeur R légèrement supérieure, son contenu recyclé et surtout, sa haute résistance à l’affaissement lors d’exposition à l'eau. Toutefois, puisque les risques de moisissure sont plus faible près du mur d’ossature que près du mur de béton, un matelas en fibre de verre est une alternative acceptée.
Installer un pare-air et un pare-vapeur. Afin de protéger les maisons contre l'infiltration de radon, le pare-vapeur sous la dalle doit être manipulé avec soin et bien scellé (avec un scellant acoustique). Porter une attention particulière aux divers points de pénétration et le long de la base du mur de fondation.
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© Esther Westerveld et photonate.com sous licence CC. Montage Écohabitation.
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