La réduction de la durée de vie de nos appareils

L’ « obsolescence programmée », ou « désuétude programmée », c’est la fabrication de biens de consommation faits pour une durée limitée dans le but d’être remplacés rapidement. Volontairement, des astuces sont utilisées par les fabricants pour rendre les biens moins durables. Par exemple, l’utilisation de matériaux de moins bonne qualité, des pièces de rechange dispendieuses ou aucun accès pour certaines pièces. Les appareils électroménagers achetés aujourd’hui vont durer de 8 à 10 ans, malgré un avancement technologique qui ne cesse de croître. Souvent, il est moins dispendieux pour un consommateur de remplacer un appareil que de la faire réparer ou il est simplement impossible de le faire réparer! Il en résulte une quantité de déchets énormes. Bien que certains puissent être recyclés, le chemin parcouru et l’énergie requise pour le recyclage ne sont pas négligeables.

Il faut aussi ajouter que le fabricant n’est pas le seul joueur dans la partie. Le consommateur d’aujourd’hui a aussi tendance à vouloir renouveler ses biens bien avant qu’ils ne soient plus fonctionnels. Selon une étude de l’Office de l’efficacité énergétique, au cours des cinq dernières années, deux millions de Québécois sur huit auraient renouvelé leurs électroménagers. La moitié d’entre eux pour acheter des appareils moins consommateurs d’énergie et d’eau. Le reste pour les caractéristiques, la fiabilité et le prix. Au nom de l’efficacité énergétique, on peut être amené à changer un peu trop souvent d’appareil et à remplir les sites d’enfouissement, puisque tout n’est pas recyclable… Le débat est complexe.

Le mauvais bilan environnemental des électroménagers

La majorité des appareils électroménagers sont fabriqués en Asie ou en Amérique centrale. Au Canada, il existe encore à Montréal une usine d’assemblage de sécheuses, mais elle compte fermer ses portes d’ici 2014. Non seulement, le transport requis pour les électroménagers venant de loin produit des gaz à effet de serre, mais l’énergie utilisée pour la production dans ces pays est plus nocive pour l’environnement que l’hydroélectricité. Le charbon et le gaz naturel sont les ressources énergétiques souvent utilisées pour produire l’électricité et ils contribuent aux changements climatiques. Souvent, dans l’analyse de cycle de vie d’un produit fabriqué en Asie versus au Québec, c’est dans la production plutôt que dans le transport que les dommages environnementaux sont les plus lourds en impact.