L’environnement intérieur peut être dégradé par des contaminants, des odeurs ou des excès d’humidité qui peuvent influer sur le confort et la santé des occupants. Les contaminants les plus courants sont les suivants :

  • La fumée de tabac ;
  • Le monoxyde de carbone (CO) ;
  • Le radon, un gaz radioactif issu de la décomposition de l’uranium présent dans le sol ;
  • Les moisissures ;
  • Les acariens ;
  • Les particules fines en suspension dans l’air ;
  • Les Composés organiques volatils (COV), particulièrement le formaldéhyde.

Les symptômes d’une contamination de l’air intérieur d’un logement peuvent être des irritations des muqueuses, des infections ou problèmes respiratoires (rhume, asthme, etc.) ou encore des symptômes plus généraux comme des maux de tête ou des nausées.

La ventilation est un moyen de prévention de ces problèmes, grâce à un renouvellement d’air. Il existe deux types de ventilation dans un logement : la ventilation naturelle et la ventilation mécanique.

La ventilation naturelle de la maison

La ventilation naturelle ne nécessite pas de ventilateurs : l’arrivée d’air neuf se fait en partie par les défauts d’étanchéité du bâtiment, mais surtout doit être accomplie manuellement par l’ouverture des portes et fenêtres.

Infiltration d’air dans une maison
Infiltration d’air dans une maison © Daphnée Saint-Pierre pour Écohabitation

L’extraction de l’air vicié est causée par deux moteurs :

  • L’effet du vent : le vent n’est autre qu’une différence de pression que l’on mesure en kPa (kilopascal). Lorsque le vent souffle sur une façade de la maison, il y augmente la pression, alors que le phénomène inverse se produit quand il souffle dans le sens opposé à une façade. Pressions et dépressions sur les différentes façades créent une circulation d’air à l’intérieur du logement, causant infiltrations (passage de l’air extérieur vers l’intérieur) et exfiltrations (passage de l’air intérieur vers l’extérieur.
  • L’effet de cheminée : ce moteur-ci marche grâce à la différence de température et de pression dans le volume d’air intérieur de la maison. Le chauffage de l’air de la maison diminue sa densité (c’est à dire son poids) : plus l’air est chaud, plus il est léger. Étant plus léger, l’air chaud s’élève dans la maison et ce mouvement d’air crée une dépression faisant entrer de l’air neuf. Bien que relativement faible pour un bâtiment résidentiel d’un ou deux étages, l’effet cheminée est présent 24 heures par jour en hiver, ce qui en fait l’effet prédominant pour les pertes énergétiques reliées à l’infiltration.
  • L’effet cheminée en été. Un phénomène mal connu est l’effet cheminée en été. En effet, lorsque l’air extérieur est plus chaud que l’air intérieur, l’air frais intérieur plus lourd que l’air ambiant a tendance à s’écouler vers le bas, s’échappant par les orifices dans le bas du bâtiments et encourageant l’entrée d’air chaud par les fissures et orifices tout en haut. Il est donc contre-productif d’ouvrir des fenêtres de toits pour « aérer » lorsque la température externe excède la température intérieure.
Circulation d’air causée par l’effet du vent et l’effet cheminée
Circulation d’air causée par l’effet du vent et l’effet cheminée © Office de l’Efficacité Énergétique

Avantages de la ventilation naturelle

  • Pas de consommation électrique ;
  • Très peu d’entretien.

Inconvénients de la ventilation naturelle : pas de préchauffage possible !

  • Attention : un préchauffage de l’air frais n’est pas possible avec ce type de ventilation !
  • Très aléatoire et dépendant de facteurs extérieurs (vent, étanchéité du bâtiment) ;
  • L’exfiltration d’air intérieur chaud et humide va se condenser en atteignant le point de rosée à l’intérieur de la paroi (toiture ou façade) pouvant causer des dommages structurels et des problèmes de moisissures ;
  • Les maisons modernes sont de plus en plus étanches et par conséquent la ventilation naturelle devient insuffisante pour assurer un renouvellement d’air satisfaisant (entre 0,3 et 0,5 RAH).

La ventilation mécanique dans l'habitation

La ventilation mécanique nécessite un ventilateur. Dans la pratique on distingue deux cas courants :

1. La ventilation simple flux 

Ici, l’extraction d’air est assurée par un ventilateur et/ou des bouches d’extraction dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, toilettes) et le renouvellement d’air (apport d’air neuf) se fait par ventilation naturelle (infiltrations).

Néanmoins, une étude réalisée en 1989 sur 200 maisons démontrait déjà qu’une majorité d’habitations construites au Canada selon les techniques courantes étaient trop étanches pour qu’on puisse compter sur les infiltrations d’air à travers l’enveloppe afin d’assurer un taux de renouvellement d’air suffisant, particulièrement en période de chauffe.

2. La ventilation mécanique
Schéma de Stéphane Braye pour Écohabitation

2. La ventilation double flux 

Cette fois-ci l’extraction et l’apport d’air neuf sont assurés mécaniquement par un ou des ventilateur(s). Cette approche a le mérite de donner un bon contrôle des débits d’infiltration et d’exfiltration, la pression d’air à l’intérieur du logement s’équilibrant automatiquement, mais nécessite une maison relativement étanche (entre 0.3 et 0.5 RAH) pour être efficace ;

La ventilation double flux permet donc de faire des économies d’énergie en contrôlant les débits, mais le système peut être encore optimisé avec un Ventilateur Récupérateur de Chaleur (VRC) qui peut lui-même être optimisé par un préchauffage de l’apport d’air neuf !

Pour en savoir plus sur comment ventiler sa maison, le nettoyage des conduits et l’installation des systèmes et sur la règlementation en lien avec la ventilation des habitations lire notre article qui fait le tour de la question.

Sources

  • Santé et Services Sociaux, Québec, consulté le 17 juil. 2012.
  • Haysom, J.C., Reardon, J.T., 1998a. Why houses need mechanical ventilation systems. Construction technology updates no. 14. Institut de recherche en construction (IRC), Conseil Centre national de recherches du Canada. Disponible en ligne