L’aménagement du territoire a une profonde influence sur les habitudes de vie des populations, sur leur perception et leur appropriation de l'espace. C’est pourquoi un milieu de vie doit être mis en valeur par des aménagements favorisant l’échange et la proximité ; des aménagements mixtes, denses et compacts bien intégrés dans le tissu urbain, si peu étendu soit-il.

Cependant, depuis les années 50 et l’avènement de l’automobile, de nombreux pays ont adopté un mode de développement consommant énormément de territoire et repoussant les limites établies des villes. Depuis, la notion de proximité est remise en cause. La consommation des territoires et de leurs ressources répond à un concept de qualité de vie encore partagé au Québec.

Malgré tout, ce phénomène d’étalement urbain montre aujourd’hui ses limites : dévitalisation, augmentation des déplacements motorisés, moindre qualité de vie, accroissement des émissions de gaz à effet de serre (GES)...

CONSTATS

Au Québec, l’aménagement du territoire a favorisé le phénomène de l’étalement urbain, le plus souvent au détriment des milieux naturels et agricoles. Ainsi, entre 2001 et 2009, 7 594 hectares de terres ont été exclus de la zone agricole avec l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole, alors que des milliers d’hectares en zone blanche (constructibles) demeurent encore disponibles pour l’urbanisation.

De nombreuses autres conséquences découlent de l’étalement urbain, telles que la prolifération de logements à faible densité (maison individuelle), les distances plus importantes entre l’habitat et les lieux d’emplois, de commerces et de services, mais aussi un environnement urbain peu adapté à d’autres modèles de transport que l’automobile et une explosion des coûts au niveau des infrastructures (aqueducs, égouts) et des services (collecte) pour les municipalités.

CADRES GOUVERNEMENTAUX

Pour mettre en place des politiques d’aménagements urbains durables sur leur territoire, les municipalités peuvent se porter volontaires pour appliquer les préceptes de la Loi sur le développement durable auxquels elles ne sont pas encore directement assujetties ou proposer des mesures dans le cadre de la Loi sur les compétences municipales et de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) qui définissent leurs responsabilités en matière d’aménagement.

Pour des mesures de contrôle concernant l’expansion des infrastructures, elles peuvent suivre les directives de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles qui encadre l'utilisation des terres arables en régissant leur utilisation à des fins autres que l'agriculture et permet, par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), l'utilisation d'un lot à des fins autres que l'agriculture en certaines circonstances.

Si toutes ne sont pas touchées de la même manière par les problèmes liés au développement et à l’urbanisation, elles ont toutefois la possibilité de réagir en appliquant certains principes relatifs au développement durable par des mesures portant par exemple sur :

  1. La densité et le contrôle des infrastructures
  2. La mixité fonctionnelle et la proximité
  3. L’accès à la mobilité active
  4. La qualité de vie 
  5. La planification solaire passive

Pour en savoir plus : Saga Cité