L'éco-blanchiment, ou greenwashing, consiste à attribuer des vertus écologiques à des produits qui, au fond, n'en ont pas. L'argument voulant que le gazon synthétique soit écologique relève de l'écoblanchiment.
Il est vrai que le gazon est depuis déjà un bon moment dans la ligne de mire des écologistes, car un entretien conventionnel consomme une quantité importante de ressources. En effet, pour avoir un gazon impeccable, les québécois utilisent une quantité faramineuse d'eau, en plus d'engrais synthétiques, d'énergie pour la tonte, et divers produits pour faire la guerre aux "mauvaises herbes".
En coup d'oeil rapide sur le gazon synthétique porterait à croire qu'il comporte des avantages par rapport au gazon naturel: il n'a pas besoin d'être tondu et ne nécessite pas d'arrosage.
Toutefois, opter pour un produit qui détériore au contact des rayons UV semble insensé lorsque la végétation s'en sert pour croître, enrichir le sol et purifier l'air. Le gazon synthétique est fait dans la grande majorité des cas de polyéthylène, un plastique. Et qui dit plastique dit pétrole, ressource qui n'est pas extraite localement et qui a des effets néfastes sur l'environnement au moment de son extration, de son transport, de son raffinage, etc. Un enjeu de plus: les surfaces synthétiques contribuent au problème des îlots de chaleur en ville.
Le trèfle indigène est un couvre-sol écologique qui ne demande pas d'arrosage. (crédit: www.celinelecomte.com)
Dans les faits, aucune usine n'est nécessaire pour créer un couvre-sol vert : de l'eau de pluie, un peu de terre, de lumière du soleil et des graines d'un couvre-sol suffisent. Nous recommandons donc une pelouse naturelle, constituée de plantes adaptées à notre climat et peu exigeantes en eau. Limitez donc l'usage du gazon conventionnel, effort qui est reconnu dans la démarche LEED pour les Habitations.
Ainsi, une cour écologique comporterait :
- un couvre-sol indigène qui n'a pas besoin d'arrosage, comme par exemple: le cornouiller du Canada (quatre-temps), le Buchloé faux-dactyle (buffalo grass), ou encore certaines espèces de trèfles.
- Des plantes indigènes
- Système d’arrosage écologique, par exemple un baril de récupération d’eau de pluie construit de matériaux réemployés.
Une autre option : créer une prairie de fleurs sauvages. À présent, à vous de décider si vous préférez les pétales... ou le pétrole!
Bonne journée
Un petit truc d'entretien écologique que j'adore : récupérer l'eau sous la gouttière pour l'arrosage du jardin et mieux gérer les eaux de pluie! L'eau de pluie est douce, non chlorée et à température ambiante alors elle convient partfaitement à l'arrosage des plantes. On peut aussi faire du nettoyage avec. Avec le trop-plein on peut diriger les surplus de pluie vers les plate-bandes plutôt que vers les égouts municipaux ce qui n'est pas idéal... www.monjardinvert.ca vend des récupérateurs d'eau solides faits au Québec avec des barils récupérés et munis de grillage double contre les insectes et feuilles, un robinet de cuivre et un trop plein. Ils sont abordables aussi. Bonne collecte de pluie!