Construire et rénover durablement, en tenant compte de l'empreinte environnementale du bâtiment est souvent perçu comme plus dispendieux. Pour tenter de démontrer le contraire, Écohabitation a offert un accompagnement personnalisé à plusieurs propriétaires ayant des travaux de rénovations ou de construction en vue. Diagnostic et propositions à l'appui, l'équipe a démontré l’avantage financier et environnemental des choix durables.  

Quel coût pour les travaux écologiques ?

Le coach Félix Paré, consultant en écoconstruction pour Écohabitation, a conseillé les propriétaitres dans leur projets et Guillaume Mignot, conseiller technique, a réalisé une analyse de cycle de vie financière et environnementale visant à réduire à la source la consommation des revêtements de toiture, plancher et murs. 

Voici les projets accompagnés par Écohabitation : David et Nafy, pour la rénovation d’un duplex datant de 1964 et situé à Montréal, dans lequel les planchers et les murs d’un sous-sol de 1000 p2 devaient répondre à la notion de durabilité avec risques d’inondations et de moisissures, une question particulière aux logements situés sous les niveaux du sol. 

Laurent et Frédéric, pour la construction d’une maison multigénérationnelle pouvant accueillir deux familles sur deux étages, mais avec l’intégration d’une section commune, et située à Stanbridge-Station.

Une question de durabilité

La mission première de Félix Paré ? Amener les participants à privilégier la simplicité d’installation tout autant que la solidité et la longévité. En effet, un matériau de qualité qui est mal posé sera assurément moins durable qu’un matériau de qualité moindre, mais installé soigneusement. Dans la même idée, la durabilité « esthétique » de tout produit n’est pas à négliger : souvent, un matériau hyper durable sera remplacé longtemps avant sa fin de vie utile n’étant plus « au goût du jour » … il était donc important d’opter pour des matières intemporelles et faciles d’entretien pour prolonger leur durée de vie, plutôt que d’opter pour la saveur du mois.

L’étape de production des plans aura également permis de donner le goût aux participants de faire plus avec moins; en réduisant les p2 construits, en prévoyant une certaine adaptabilité pour un usage différent à l’avenir, en planifiant un aménagement modulable des lieux afin de regrouper plusieurs usages dans un même espace.
 
Jumelée aux coûts de remplacement et à la durée de vie utile des matériaux, l’analyse du cycle de vie préparée par notre équipe technique aura d’ailleurs été un outil très efficace pour aider les propriétaires à sélectionner les produits ayant non seulement le plus faible impact sur l’environnement, mais également un impact plus faible sur leur portefeuille à long terme. Les résultats sont tellement pertinents que La Presse s’est emparée du sujet. Nous avons également créé une page complète sur la pertinence des revêtements de sol, toiture et murs. Elle comprend un guide, les calculs, de l’information sur le fameux coût d’opération, un webinaire et bien plus… le tout est gratuit ! 

Voici un peu plus d’informations sur les projets, et des résumés sous forme de capsule vidéos …

PROJET DE RÉNOVATION – MONTRÉAL

État des lieux avant les travaux : sous-sol de duplex relié au rez-de-chaussée par un escalier. Le sous-sol est vétuste, les planchers de vinyle sont à refaire, ainsi que les plafonds et les murs en gypse, la salle de bains et la cuisine doivent également être rénovées. Le rez-de-chaussée est mal divisé et offre des espaces de vie cloisonnés.

Nouvel aménagement projeté : séparer le sous-sol du rez-de-chaussée pour en faire un logement indépendant. Éliminer l’escalier qui prend beaucoup de place et décloisonner le rez-de-chaussée en faisant entrer la lumière dans les espaces de vie. 

DES MATÉRIAUX SAINS ET DURABLES

Pour les planchers, le bois franc a été choisi au rez-de-chaussée pour s’unifier au parquet existant. Au sous-sol, le marmoléum et la céramique ont été privilégiés, bien que le liège ait été longtemps considéré pour ses qualités insonorisantes et le confort qu’il procure. Le marmoléum a d’ailleurs été choisi en raison de ses propriétés antifongiques et antibactériennes, ce qui devrait aider à diminuer les crises d’asthme de leur fils. Les participants de l’avenue Musset ont beaucoup aimé le contreplaqué d’érable intégral qui leur a été présenté en remplacement du revêtement de mur standard en placoplâtre, mais c’est finalement le gypse qui aura été privilégié sur les murs et plafonds parce qu’il était requis par le code du bâtiment et que le budget était limité. 

Astuce écolo : lorsque les contingences liées au chantier de l’avenue Musset ont fait augmenter les coûts du projet, le choix d’un plancher durable était menacé. Comme ce sont les enfants de David et Nafy qui habiteront le logement du sous-sol pour quelques années encore, Félix leur a suggéré de reporter l’installation des caissons de la cuisine. En planifiant déjà la position des appareils pour passer l’électricité et la plomberie dans les murs, nous évitons ainsi des travaux ultérieurs… et l’argent ainsi économisé pouvait être investi dans des revêtements de plancher durables, notamment du marmoléum et de la céramique. Lorsque viendra le temps de louer le logement du sous-sol, dans quelques années, l’argent investi dans la rénovation aura été amorti et de nouvelles sommes seront disponibles pour payer la nouvelle cuisine.

MOINS DE DÉCHETS… PLUS DE SOUS DANS LES POCHES !

Pour ce projet d’une superficie de 750 p2 pour le projet de rénovation, 1 401 kg de déchets seront évités sur 60 ans, et les participants sauveront légèrement grâce au plancher de marmoléum (par rapport au plancher stratifié), soit 750 $ sur 60 ans. Pour le plancher, les économies se font vraiment en termes de travaux de rénovations et de déchets, et les gains, au niveau de la santé et de l’esthétisme.  

Voir la vidéo pour en savoir plus sur le projet de rénovation durable !

PROJET DE CONSTRUCTION – STANDBRIDGE STATION

État des lieux avant les travaux : maison centenaire située sur un rang de campagne en région agricole ayant besoin de rénovations majeures. Les fenêtres doivent être changées, la toiture est en fin de vie, l’isolation est inexistante.

Nouvel aménagement projeté : une extension plus récente du bâtiment doit être démolie pour faire place à une construction neuve. La nouvelle partie sera liée à l’ancienne par la cuisine au niveau du rez-de-chaussée, ce qui permettra d’en faire une maison bi-génération. 

DES MATÉRIAUX SAINS ET DURABLES

Pour le projet de construction neuve à Stanbridge-Station, ce sont les revêtements de toiture, de murs et de planchers qui ont été réfléchis soigneusement. Convaincus par notre analyse du cycle de vie des matériaux, les participants ont opté pour un revêtement de tôle vissée de type agricole sur la toiture (le résultat est magnifique), du lambris de peuplier blanc (pour lequel les participants ont eu un réel coup de cœur) et du contreplaqué d’érable canadien pour les murs. Au plancher, afin d’utiliser chaque matériau au meilleur de ses capacités et de ses qualités, les propriétaires ont choisi de varier les types de revêtement selon les différents usages de chaque pièce. L’entrée et une portion du rez-de-chaussée est directement sur la dalle de béton radiante, la cuisine et la salle à manger sont en marmoléum pour sa facilité d’entretien, la salle de bain est en céramique et les chambres, à l’étage, sont revêtues de liège pour son confort sous les pieds et ses qualités insonorisantes.

Astuce écolo : dans ce projet, la cuisine sert de lieu central où les deux familles se rencontrent et où les avantages de la bi-génération sont manifestes. Comme tout le monde cuisine beaucoup, un grand espace central, plutôt que deux petits espaces séparés, a été prévu. Pourquoi s’équiper de tout en double, alors qu’on peut faire mieux en partageant l’espace et les ressources ? C’est l’avenue qui a été privilégiée ici et qui a dicté chaque décision du projet.

MOINS DE DÉCHETS… PLUS DE SOUS DANS LES POCHES !

Grâce à la toiture de tôle, d’une superficie de 1 850 p2, 7562 kg de déchets seront évités dans les sites d’enfouissement pour les années à venir. Il en coûtera, sur 60 ans, 18 500 $ au lieu de 51 800 $, soit une énorme différence au niveau du budget à long terme ! 

Du côté des planchers, d’une superficie de 1 060 p2, 1 979 kg seront évités après 60 ans, et il en coûtera, toujours sur 60 ans, 21 200 $ au lieu de 22 260 $. La rentabilité, même si minime, se fait dès le premier changement de plancher, soit après 18 ans. 

Les participants ont opté pour 1 700 p2 de contreplaqué en érable intégral et pour 1 450 p2 de lambris en peuplier blanchi pour leur projet. Concrètement, les murs d’une superficie totale de 3 150 p2 permettront de détourner 1 375 kg de déchets des sites d’enfouissement, sur 60 ans. En ayant opté pour des murs de bois plutôt que pour du gypse, le couple sauvera par ailleurs plus de 4 000 $ sur 60 ans.

Voir la vidéo pour en savoir plus sur le projet de rénovation durable !

MERCI AUX COMMANDITAIRES

Dans le cadre de ce projet, Écohabitation s’était engagé à fournir aux participants des deux projets retenus des matériaux à titre d’incitatif et de compensation. Les fournisseurs retenus pour les projets de démonstrations sont :

Forbo, Flooring Systems

  • Projet Réno : 83 verges carrés (750 pi2) de Marmoleum, série Cocoa, couleur White Chocolate (code 3584)   
  • Projet Construction : 51 verges carrés (459 pi2) de Marmoleum, série Concrete, couleur Comet (code 3703)  

Noble Element Structure

  • Projet Construction : 1450 p2 carrés de lambris en peuplier blanchis

 

Husky Plywood

  • Projet Construction : 52 panneaux de contreplaqué de bois décoratif 0UF+5/8
     

 

Un projet soutenu financièrement par
RECYC-QUÉBEC par l'entremise du Fonds vert.