Systèmes septiques : état de la situation

Le traitement des eaux usées est obligatoire, selon la LQE (article 32). Voir le Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées pour en savoir plus. Les installations septiques individuelles, que l’on retrouve en général en campagne, n’accomplissent qu’une partie du travail et s’appuient, pour la plupart, sur la capacité filtrante du sol pour compléter l’assainissement. Or, cette capacité de filtration du sol varie grandement d’un terrain à l’autre, et la saturation fréquente du sous-sol environnant les champs épuratoires mène inévitablement à la contamination des ressources d’eau souterraines et des cours d’eau qui nous alimentent en eau potable. Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs systèmes de traitement des eaux usées qui répondent à ces problématiques. Mais avant de faire le tour, voici quelques éléments à considérer.

Installations septiques : considérations

Un permis de construction et une étude du site en premier !

Toute demande de permis de construction d'installations septiques doit avoir une étude de caractérisation du site réalisée par un technologue ou un ingénieur, dit "concepteur" dans ce marché. Plus vous êtes transparent dans l'évaluation de vos besoins en eau, moins vous aurez de surprises.

Quelles sont les habitudes d'utilisation de l'eau de chaque personne qui vit ou qui vivra dans la maison?  Travaillez-vous à la maison? Un salon de coiffure n'a pas le même effet sur la consommation d'eau qu'un bureau de comptabilité. Le nombre de chambres de la maison déterminera la grandeur du système que l’on passe en conception par le concepteur. Il faut considérer l’ajout éventuel d’unité d’habitation (ex : un UHA dans le garage, etc…) et faire concevoir un système d’épuration qui tient compte de nos éventuels ajouts d’unité.

Envisagez la possibilité de futurs projets d'aménagement paysager tels qu'une piscine, une route d'accès, la construction d'un garage, etc. Voulez-vous garder les arbres?

Lexique sur les eaux usées résidentielles

  • EAUX USÉES : Ensemble des eaux qui sortent de la maison. Elles incluent l’eau rejetée par la chasse des toilettes, les éviers de cuisine et de salle de bain ou encore la douche ou la baignoire.
  • EAUX VANNES, NOIRES : Proviennent uniquement des toilettes (chasses).
  • EAUX GRISES : Déversées des éviers, douches et bains, laveuse ou lave-vaisselle. Elles sont plus ou moins graisseuses, savonneuses, chargées en fibres textiles ou en résidus de lessive ou de cuisine.
  • EAUX DE PLUIE : Issues des toitures ou qui tombent directement sur le terrain. Pour un système individuel, les eaux de pluie ne doivent jamais se retrouver dans l’installation de traitement.

Composition d'un système de traitement des eaux usées

Une installation septique est composée de plusieurs éléments. Premièrement : la fosse septique. Ce niveau primaire de prétraitement sert à séparer les solides des liquides, à amorcer la décomposition des contaminants et à éliminer les matières solides (graisses et boues).

Fonctionnement d'une fosse septique
Fonctionnement d'une fosse septique. © Julia Chartier pour Écohabitation

En plus de la fosse, on retrouve généralement ces différentes composantes dans les systèmes de traitement :

  • Champ d’épuration, puits absorbant ou filtre à sable (niveau secondaire) : à ce niveau, le traitement se fait via la biodégradation de la matière organique, ce qui permet la réduction des matières en suspension et de la pollution carbonée.
  • Filtre hautement performant (niveau secondaire avancé) : le traitement ici est semblable au précédent, mais plus performant.
  • Traitement UV ou massif filtrant (niveau tertiaire) : ce niveau vise une réduction de la charge en phosphore et/ou la désinfection (élimination des coliformes et bactéries).

Le choix des différents éléments de traitement, du dispositif d’évacuation et de traitement des eaux dépendent de différents paramètres

Considérations de base pour choisir son système

  1. Capacité du dispositif nécessaire et niveau de traitement requis (selon le nombre de chambres à coucher)
  2. Caractéristiques et potentiel du sol (topographie, pente, niveau de perméabilité, niveau des eaux souterraines et du roc) : Les conduites flexibles permettent des configurations personnalisées, ce qui pourrait vous sauver quelques arbres !
  3. Superficie disponible

Considérations optionnelles pour son système 

  1. Un système qui fonctionne sans énergie et est simple à l'utilisation ? Un système qui requiert de l’énergie peut représenter une dépense supplémentaire de 150 à 400 $ / an.
  2. Un système sans entretien annuel ? Un système qui demande un entretien régulier peut impliquer des frais supplémentaires de 50 $ à 250 $ / an.
  3. Un suivi annuel peu dispendieux ? Le règlement Q-2, r. 22 exige que tout système de traitement secondaire avancé ou tertiaire fasse l’objet d’un suivi annuel.*
  4. Un système sans remplacement de média filtrant ? Le média filtrant de plusieurs systèmes doit être remplacé périodiquement ce qui peut représenter des frais importants.
  5. Un système qui fonctionne en toute saison ? Certains systèmes de traitement sont plus vulnérables au froid et présentent des risques de gel en hiver. Les systèmes certifiés sous les normes québécoise et canadienne ont réussi des essais à basse température.
  6. Un système sans bruit ? La technologie est passive, sans mécanique ou électricité.

Dans tous les cas, il est recommandé au Québec de vidanger les fosses tous les 2 ans, ou aux 4 ans s'il s'agit d'une résidence secondaire (entre 140 et 180 $).

traitement des eaux usées et champ épuration
© MDDELCC

*Entretien annuel du système septique

Depuis le 31 décembre 2005, le Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées chapitre Q-2, r. 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement, précise que les entreprises qui offrent des systèmes de traitement autonomes pour les résidences isolées au Québec doivent être certifiées selon la norme NQ 3680-910. Le propriétaire d’un système de traitement certifié selon cette norme doit être lié en tout temps par contrat avec un fabricant, son représentant ou un tiers qualifié. Une copie de ce contrat doit être remise à la municipalité où est situé le système de traitement. Le contrat doit stipuler qu'un entretien annuel minimal du système sera effectué.

Pour en savoir plus