L'anode sacrificielle : elle prolonge la durée de vie de votre chauffe-eau !

Au Québec, la durée moyenne des chauffe-eau résidentiels est d'une douzaine d'années. Cependant, dans certaines régions où l'eau est légèrement acide, ferreuse ou à forte concentration en magnésium, les réservoirs percent parfois après seulement 5 ans. Cette défectuosité prématurée est causée par un mauvais entretien du chauffe-eau, et notamment la méconnaissance du rôle de l'anode sacrificielle.

Il s'agit pourtant d'un composant essentiel du chauffe-eau car il prolonge sa durée de vie en prévenant les effets corrosifs de l'eau sur la cuve. Les parois internes ont beau être vitrifiées pour empêcher la formation de rouille, les matériaux mis en œuvre ne sont pas inaltérables et tout réservoir métallique est destiné à percer un jour ou l'autre... Par ailleurs certaines municipalités adoucissent l'eau potable par traitement chimique, ce qui peut avoir une influence notable sur la longévité du chauffe-eau. En effet l'eau adoucie artificiellement est très corrosive car ce processus élimine les ions calcium et magnésium et les remplace par des ions sodium, accélérant le taux de dissolution de l'anode. Il est donc recommandé d'inspecter annuellement l'état de l'anode et d'effectuer son changement si besoin.

anode du chauffe-eau
Anode sacrificielle du chauffe-eau

L’anode, comment ça marche ?

Quand deux métaux sont ensemble avec de l'eau, le plus noble, c'est à dire le moins réactif, demeure intact pendant que l'autre se corrode. C'est une réaction électrochimique inévitable dont on tire profit avec l'anode sacrificielle pour protéger l'intérieur du chauffe-eau : habituellement en magnésium ou en aluminium, qui sont des métaux moins nobles que l'acier, elle se corrode pour protéger l'acier de la cuve.

« Dans certaines conditions, l’anode réagira en produisant une eau tintée et/ou malodorante. L’odeur la plus courante est celle d’œufs pourris. Ce phénomène (sulfite d’hydrogène) est le résultat d’une réaction de l’anode en contact avec de l’eau sulfureuse, provenant le plus souvent d’un puits. Ce problème peut être enrayé ou diminué de beaucoup par le changement de l’anode de magnésium par une anode d’aluminium et le nettoyage du chauffe-eau (…) avec de l’eau de javel »[1], advenant de la compatibilité de l’anode d’aluminium avec votre cuve.

Afin de régler le problème définitivement, il peut s'avérer nécessaire d'installer un équipement de filtration adapté, ou d'opter pour une anode à courant imposé. Ce type d'anode offre une protection optimale contre la corrosion, en prévenant cette dernière à l'intérieur de tous types de réservoirs d'eau chaude qu'il fonctionne au mazout, au gaz ou à l'électricité. Le système génère un courant continu qui maintient un potentiel optimal entre l'anode en titane et la cathode placée sur la coque du ballon. L'électricité requise pour son fonctionnement est très faible, de l'ordre de 1,85$ par année.

Le groupe de sécurité, ou soupape de sécurité permet l’écoulement du trop-plein

Aussi appelée soupape de sécurité température et pression, c’est un élément essentiel et obligatoire qu'il faut installer sur tous les systèmes de production d'eau chaude sanitaire à réservoir. Il s’agit d’un mécanisme qui reçoit l’arrivée d’eau froide de la canalisation et qui comporte une soupape qui se déclenche pour évacuer l’eau en cas de surpression due à la dilatation de l’eau lorsqu’elle est chauffée. Lors du cycle de chauffage du chauffe-eau, l'eau subit une expansion volumique qui engendre une hausse de pression dans la cuve. Branché sur l'arrivée d'eau froide et raccordé à l'égout, le groupe de sécurité permet l'écoulement du trop-plein en cas de surpression.

Il est conseillé d'actionner manuellement la soupape de sûreté une fois par année afin d'éliminer le tartre qui se dépose dans cette soupape et d’assurer son bon fonctionnement. Si la soupape ne se referme pas complètement suite à cette manœuvre, il faut fermer le robinet d’alimentation en eau froide du chauffe-eau et couper l’alimentation électrique. Communiquez alors avec un technicien d’entretien. De plus, vous risquez sans vous en rendre compte d’avoir à payer une facture d’eau anormalement élevée si la soupape est défectueuse et laisse s’écouler en permanence un peu d'eau. Si le groupe de sécurité fuit en permanence, il peut s'agir aussi de la présence d’un corps étranger qui empêche l’étanchéité de la soupape (particules de sable ou de calcaire issues du réseau, de tartre formé dans le ballon, etc.).

La consommation d’eau nocturne étant très faible, la pression dans le réseau public d’eau potable augmente. Le cumul du chauffage de l’eau d’un côté et de l’augmentation de la pression du réseau d’eau de l’autre fait que la pression s’exerçant sur la soupape de sécurité fatigue régulièrement cet organe, qui est ainsi presque toujours à la limite de la pression d’ouverture. Afin d’éviter ce phénomène, il est nécessaire de poser un réducteur de pression ou un réservoir d'expansion qui protégera le chauffe-eau des excès de pression tout en limitant les pertes d'eau par écoulement. « Le réservoir d'expansion doit avoir un volume minimal de 5,5 litres (1,5 gallon US) pour chaque 190 litres (50 gallons US) de capacité du chauffe-eau »[2] et doit avoir une pression nominale égale à la pression de service du chauffe-eau.

Un dernier conseil : avant de procéder à l’entretien de votre chauffe-eau, consultez le manuel d’entretien de celui-ci afin de vous assurer que les opérations d’entretien sont bien applicables à votre chauffe-eau. Si vous ne trouvez pas le manuel, vous pouvez toujours le rechercher en ligne en entrant le nom et numéro de modèle de votre chauffe-eau dans un moteur de recherche.

[1] Usines Giant Inc. Chauffe-eau au gaz résidentiels. Manuel du propriétaire : directives d’installation et d’utilisation. 2012.

[2] GSW Water Heating. Chauffe-eau électrique : directives d'installation et d'utilisation. Page 9.