Phénomène peu connu il y a quelques années seulement, les inondations dues à des pluies torrentielles font maintenant régulièrement les manchettes. En effet, depuis quelques années, on remarque une augmentation significative de la récurrence et de la puissance des évènements de fortes pluies. L’emplacement géographique de votre maison ainsi que ses caractéristiques architecturales peuvent avoir un impact sur le niveau de risque auquel vous êtes exposé lors d’une inondation. Par exemple, l’absence de clapets anti-retour, la présence d’ouvertures situées sous le niveau de la rue ou encore un toit plat dont le drain est connecté à un égout unitaire sont tous des facteurs qui peuvent accroître les risques d’inondation pour votre maison. Plus spécifiquement, un mauvais système de drainage au toit est responsable d’un nombre important de sinistres à Montréal et peut engendrer le phénomène d’auto-inondation.
Votre bâtiment est doté d’un toit plat et date de plusieurs années ? Vous êtes connecté à un réseau d’évacuation unitaire où l’eau de pluie est évacuée par les mêmes conduites que les eaux usées? Vous pourriez être à risque du phénomène d’auto-inondation!
Pourquoi les toits plats sont-ils particulièrement vulnérables aux inondations?
Les toits plats comportent un drain pluvial qui descend dans la maison et qui achemine les eaux vers le réseau d’évacuation, contrairement aux toits en pente pour lesquels la gestion de l’eau se fait entièrement à l’aide de gouttières à l’extérieur.
Dans certains bâtiments à toit plat âgés, l’eau du toit est évacuée par un drain pluvial qui est connecté au drain d’évacuation des eaux usées. Les eaux pluviales et les eaux usées se retrouvent donc dans la même conduite et sont évacuées dans un réseau combiné. En période d’inondation et lorsque le réseau de la ville est saturé, l’installation de plomberie des bâtiments est sujette à des refoulements d’égouts. L’eau qui descend du drain de toit ne peut ainsi pas s’évacuer par le réseau et refoule par où il est possible de le faire, soit par les appareils qui ne sont pas protégés par des clapets anti-retour au rez-de-chaussée et aux étages supérieurs du bâtiment (Figure 1).

Crédit : Alicia Ruel pour Écohabitation
Ce phénomène peut engendrer beaucoup de dommages aux habitations, ce qui se traduit en pertes financières importantes pour les propriétaires. Dans certains cas, les propriétaires perdent même leurs assurances ou voient leur prime augmenter drastiquement.
Bien que les nouvelles installations municipales comportent maintenant deux réseaux séparatifs et que le code du bâtiment ne permet plus ce genre de connexion au toit, beaucoup de maisons sont encore touchées par cette problématique.
Comment prévenir les refoulements et le phénomène d’auto-inondation?
Plusieurs options se présentent aux propriétaires afin de protéger leur bâtiment du risque de refoulement et d’auto-inondation par le toit. La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a d’ailleurs rédigé, en 2015, un guide sur l’évacuation des eaux pluviales d’un bâtiment existant à toit plat et y propose deux solutions. Celles-ci sont présentées brièvement ci-dessous.
OPTION 1 : Dédoubler la conduite du drain de toit combiné et ajouter un trop-plein pour envoyer l’eau sur le terrain en période de saturation du réseau
La première option pour moderniser sa plomberie et séparer le sanitaire du pluvial est de favoriser un bon drainage de sa toiture plate en dédoublant la conduite du drain de toit, en la déviant et en la prolongeant au toit pour qu’elle soit utilisée comme colonne de ventilation pour les appareils de plomberie. Cette solution vise à contrer les inondations, en permettant d’envoyer l’eau de pluie vers le réseau existant en période normale et en l’évacuant vers l’extérieur du bâtiment en période de refoulement grâce à un trop-plein. Cette déviation de colonne comprend également l’ajout d’un clapet antiretour, élément qui est fréquemment demandé par les compagnies d’assurances lors de l’évaluation de votre dossier!

Crédit : Alicia Ruel pour Écohabitation
OPTION 2 : Dévier la conduite du drain de toit combiné en tout temps sur le terrain
Une autre façon d’assurer une meilleure évacuation des eaux pluviales de votre maison est de dévier la colonne de toit unitaire vers l’extérieur, afin que l’eau du toit soit toujours envoyée sur le terrain, que le réseau soit saturé ou non. Pour ce faire, la colonne unitaire de l’avaloir de toit doit être découplée vers l’extérieur du bâtiment, puis elle doit être déviée et prolongée au toit afin de la transformer en colonne de ventilation primaire, tel que représenté à la figure ci-dessous.

Le drain de toit doit être dévié vers une surface végétalisée, un puits sec ou un jardin de pluie sur le terrain (comme illustré dans les figures ci-dessus) afin de faciliter l’évacuation de l’eau sur le terrain.
Recommandations
Il est donc crucial de porter une attention particulière aux bâtiments plus âgés lorsque ceux-ci ont un toit plat, étant donné le risque accru d’inondation que cette particularité architecturale peut engendrer. Il est recommandé de consulter les inspecteurs de votre municipalité afin d’analyser votre situation et de faire affaire avec des professionnels compétents en plomberie pour réaliser vos travaux.
Si vous habitez à Montréal, vous pourriez être admissible au programme de subvention RénoPlex pour vos travaux de déviation de conduite de toit combinée. Avant de commencer vos travaux, visitez la page du programme Rénoplex de la Ville de Montréal pour plus d’informations!
Vous en savez maintenant plus sur les façons de protéger les bâtiments à toit plat pour éviter les inondations. Trouvez plus de pages sur la résilience face aux inondations ci-dessous et dans nos guides sur la construction écologique. |
La figure 2 et la 3 semblent complètement identiques.