À la suite de l'article publié le 18 juillet dernier dans La Presse concernant les dizaines de millions de dollars non utilisés pour financer l'adaptation de nos maisons aux changements climatiques, nous faisons le point sur la situation.
Alors que des pluies diluviennes submergent le Québec, Écohabitation est prêt à agir. Notre programme JeRénovÉco, déployé avec succès depuis plus de 10 ans, pourrait immédiatement utiliser les 25 à 30 millions de dollars bloqués dans le Financement de l’efficacité communautaire (FEC) pour aider les citoyens à protéger leurs maisons. Mais pour cela, Québec doit préautoriser le transfert d'argent qui permettra de déployer le projet.
JeRénovÉco : expertise + financement = des maisons résilientes
Nous offrons déjà aux Québécois la possibilité de remplir un questionnaire qui leur permet d'accéder à nos ressources, qui ont pour but d'aider les propriétaires à adapter leur logement aux inondations : clapets anti-refoulement, portes étanches, batardeaux, pompes, etc.. Certaines municipalités, dont la Ville de Montréal, vont même offrir des Plans de travaux personnalisés JeRénovÉco à leurs citoyens. Avec le modèle de financement de JeRénovÉco, un modèle PACE (Property Assessed Clean Energy) éprouvé, nous pourrions :
- prêter à taux avantageux (1-3 %) aux propriétaires, via des partenariats avec les villes;
- rembourser via les taxes foncières sur 10-20 ans, sans endetter les ménages;
- cibler les plus vulnérables (la majorité de nos demandes proviennent de citoyens aux revenus modestes).
Du côté d'Écohabitation, tout est prêt : l’expertise, le réseau de professionnels, les outils. Il ne manque que l’argent d’Ottawa, qui dort parce que Québec hésite à préautoriser les fonds du FEC vers des institutions québécoises.
Un modèle qui marche… sauf au Québec!
Le FEC a financé des milliers de rénovations au Canada (ex. : toits verts en Ontario, fondations anti-inondations en Colombie-Britannique). Le Québec, lui, n’a reçu que 0,5 % des fonds, faute d’autorisation pour les villes de participer. Pourtant, notre modèle PACE a fait ses preuves et est en opération depuis bien longtemps au Québec, puisque les municipalités utilisent déjà des outils établis, et ce, sans avoir eu recours à une modification législative :
- des centaines de ménages accompagnés depuis 2013 via JeRénovÉco et son programme prédécesseur, FIME (Financement innovateur pour des municipalités efficaces);
- 15 municipalités intéressées, dont Varennes, Prévost, Candiac et Montréal, pour un déploiement élargi.
Dans un contexte de crise climatique, il est incompréhensible que de tels fonds disponibles soient bloqués, qui permettraient de proposer une solution réelle aux personnes sinistrées. Québec doit arrêter de bloquer l’accès à notre propre argent fédéral.
L’urgence d’agir
Avec les pluies extrêmes (jusqu'à 105 mm/heure a été atteint le dimanche 13 juillet), chaque mois perdu aggrave les risques. Écohabitation propose :
- que Québec reconnaisse que les prêts PACE remboursés via les taxes foncières sont possibles dans la législation actuelle;
- qu’Ottawa transfère les 30 millions restants du FEC à notre programme, déjà opérationnel;
- que les villes accélèrent les partenariats pour débloquer les travaux.
Nul besoin de réinventer la roue : JeRénovÉco est une autoroute pour distribuer ces fonds dès demain.
Ce dossier mobilise de nombreux acteurs. En février 2025, 33 élus municipaux se sont rassemblés pour demander au gouvernement du Québec de débloquer les fonds destinés au programme JeRénovÉco. À cette occasion, Paul Germain, le maire de Prévost, a publié un article plaidoyer dans La Presse, ajoutant sa voix à cet appel collectif en faveur d’une action urgente et concrète.
Quant à elle, Mme Maja Vodanovic, mairesse de l'arrondissement de Lachine, a fait preuve de leadership à de nombreuses occasions pour tenter de trouver des solutions aux inondations dévastatrices ayant lieu à Montréal. Elle est d'ailleurs responsable de superviser la gestion de l’eau pour le comité exécutif de la Ville.
Pourquoi ça presse?
- 1 maison sur 5 au Québec est à risque d’inondation. Le Ministère de la Sécurité publique du Québec évalue que 10 % des résidences sont en zone inondable officielle, mais ce chiffre exclut les risques liés aux pluies extrêmes (comme les refoulements d’égouts). L’estimation « 1sur 5 » inclurait ces risques non cartographiés;
- coût moyen des dégâts : selon une analyse de l’UMQ (2023), le coût moyen des dégâts par ménage après les inondations de 2023 s’élève à 40 000 $, ce qui est trop pour bien des citoyens non assurés, pouvant être couverts par la stratégie de financement de JeRénovÉco;
- retour sur investissement : chaque 1 $ investi en prévention évite 6 $ en réparations (ICLR).
« On a le devoir d’utiliser ces fonds avant la prochaine catastrophe. » – Emmanuel Cosgrove, directeur d'Écohabitation.
|
Vous en savez maintenant plus sur la façon dont Écohabitation souhaite participer à l'adaptation des propriétés face aux changements climatiques. Trouvez plus de pages sur la protection contre les inondations ci-dessous et dans nos guides sur la construction écologique. |
Commentaires (0)
Inscrivez-vous pour commenter