En opération depuis septembre 2008, le Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) de la Commission scolaire des Chênes vient de recevoir un appui majeur. En effet, Waste Management mettra à la disposition de son partenaire, un terrain sur sa propriété de Saint-Nicéphore et financera la construction d’un nouveau bâtiment qui pourra accueillir, dès la rentrée scolaire 2010, les quelque 110 élèves et neuf enseignants du « CFER des Chênes ».

Waste Management investira près de quatre millions de dollars pour la construction du bâtiment, ce qui en fera le plus important CFER au Québec en nombre d’élèves et permettra également d’accroître significativement la récupération de matériel électronique. En effet, le CFER est une école-entreprise et se spécialise dans le recyclage de matériel informatique. Ainsi, les élèves reçoivent leur formation tantôt en classe, tantôt à l’extérieur de l’école, tantôt dans leur propre usine.
Le nouveau bâtiment visera la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). De plus, ce sera le premier CFER à être alimenté en énergie verte, grâce au système de récupération des biogaz de Waste Management. Les biogaz seront acheminés au CFER sur une distance courte (moins d’un demi kilomètre) puisque les biogaz utilisés proviendront directement de l’usine de Waste Management situé sur le même terrain. Le CFER, alimenté en biogaz, entraînera une réduction annuelle d’émission de gaz à effet de serre équivalente à 235 tonnes de CO2.
 
Le système de récupération des biogaz repose sur le principe selon lequel les déchets émettent des biogaz lorsqu’ils sont décomposés en anaérobie (sans oxygène) par les bactéries. Les biogaz sont essentiellement composés de méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2). C’est pourquoi les biogaz doivent être captés puis détruits ou valorisés pour ne pas qu’ils participent au réchauffement climatique. Ainsi, utiliser les biogaz pour fournir de l'énergie est un excellent moyen d’éviter des émissions de gaz à effet de serre tout en utilisant une source d’énergie qui sinon serait perdue. Le processus mis au point pour alimenter le CFER consistera à capter les biogaz au moyen de puits forés à même la masse de déchets pour ensuite les aspirer et les utiliser comme source d’énergie pour alimenter le CFER.

La valorisation des biogaz est encore peu développée au Québec. En fait, depuis 2005, le Réglement sur l'enfouissement et l'incinération de matières résiduelles oblige les lieux d’enfouissements techniques qui enfouissent plus de 50 000 tonnes de matières résiduelles par année, à capter les biogaz pour idéalement les valoriser ou encore les éliminer. Pourtant, rares sont les projets qui valorisent énergétiquement ces biogaz. Un des projets les plus connus est l’utilisation des biogaz de l’ancien dépotoir Miron, à Montréal, pour produire de l’électricité. Il existe une poignée d’autres projets de ce type au Québec, dont celui de l’usine de pâtes et papiers Cascades de St-Jérôme mis en place par Waste Management. Ce projet permet de remplacer 75 % du gaz naturel consommé par la papetière et empêche la libération de 470 000 tonnes métriques CO2 équivalent par année.
 
De plus, la valorisation du biogaz à l’usine de Cascades permet une diminution annuelle de 70 000 tonnes de CO2. Au total, c’est l’équivalent du retrait de 120 000 voitures de la circulation! Sans compter que par ce procédé, Cascades assure son approvisionnement en énergie alternative tout en réalisant des économies substantielles et en évitant les effets néfastes que la hausse des prix du pétrole pourrait occasionner à son usine de Saint-Jérôme.
 
À l’heure actuelle, Waste Management génère assez d’énergie dans ses installations nord-américaines pour alimenter annuellement l’équivalent d’un million de foyers. D’ici 2020, l’entreprise prévoit générer suffisamment d’énergie pour alimenter plus de deux millions de foyers, doublant ainsi la mise en valeur énergétique des matières résiduelles.
 
La valorisation énergétique des biogaz est une solution à considérer fortement pour augmenter la part d’énergies renouvelables du profil énergétique québécois. D’autant plus que le programme Biogaz créé par le gouvernement soutient financièrement ce type de projet. La valorisation énergétique du biogaz… Pourquoi pas une solution alternative à la réfection de la centrale nucléaire Gentilly II?… A moins que la solution ne se trouve dans la décentralisation énergétique grâce au solaire thermique?...

Nous avons constaté depuis que la production de gaz naturel renouvelable (GNR) ne servira qu'à perpétuer le mythe du gaz « naturel ». Et nous avons été amenés à nous poser la question suivante : Est-il préférable de produire du gaz naturel renouvelable (GNR) à partir de nos déchets de cuisine, de les composter ou simplement de réduire le gaspillage alimentaire ?