Définition : Le transport actif est un concept désignant tous les modes de transport requérant une activité physique comme la marche et le vélo.

De nos jours, les aménagements urbains et ruraux sont de plus en plus développés autour du concept du transport actif, et cela soulève de nombreux enjeux. L’automobile permet des déplacements rapides et confortables et elle a été au cœur de la logique de la planification urbaine pendant plusieurs décennies, mais il ne faut pas oublier qu’elle contribue largement à la mauvaise qualité de l’air, à l’augmentation de la température ambiante et à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ses effets sur la santé ne sont plus à prouver : maladies respiratoires, troubles cardiovasculaires, surpoids dû au manque d’activité physique, etc. Sans parler des accidents causés par ce mode de transport : plus de 34 000 au Québec en 2013 !

Selon une nouvelle étude néo-zélandaise, chaque dollar investi par une ville dans son réseau de pistes cyclables permettrait d'économiser jusqu'à 24$ en soins de santé et autres coûts associés à la pollution et à la congestion ! Les détails, ici.

L’automobile est aussi un objet encombrant notre espace; pensons à la congestion routière ou encore au stationnement. Sans en avoir l’air, la voiture coûte cher à son utilisateur et à la municipalité. À ce sujet, la ville de Montréal dépense environ 1,5 milliard de dollars par année pour gérer la congestion.

Enfin, l’automobile dévoile une autre forme de problème qui est celui de l’exclusion sociale. Certains ménages se retrouvent marginalisés à cause du manque de transports collectifs à proximité de leur lieu de résidence. Par conséquent, ils n’ont d’autre choix que d’être dépendants à l’automobile. L’explication est bien simple : le fait d’habiter loin des réseaux de transport crée le besoin de posséder une voiture, puisqu’elle représente le seul mode de déplacement flexible et accessible sur le marché.

En plus de contrer ces effets négatifs, les transports actifs possèdent plusieurs avantages, autant en ce qui concerne la santé que le portefeuille, l’environnement et le temps ! Pourquoi ne pas les adopter ?

Quelques bonnes raisons de laisser sa voiture de côté 

Transports actifs : vélo quatre saisons

© Émilie Piaguet, Écohabitation

Printemps, été et automne : mettez-vous aux transports actifs !

Certaines municipalités hésitent encore à se mettre au transport actif, notamment par crainte qu’un volume modeste d’usagers sur les voies piétonnes et cyclables engendre des coûts importants. En effet, il ne sert à rien pour la municipalité d’investir dans la construction de telles infrastructures si personne ne les emprunte. Il est donc clair qu’il faut se pencher sur la question au préalable, à travers une étude de faisabilité.

Par ailleurs, un plan de communication solide couplé à de bonnes mesures incitatives et des infrastructures sécuritaires adaptées au contexte sont les clés du succès de l'implantation des transports actifs.

En effet, il est très important de penser à la sécurité et au confort du cycliste, surtout lorsque les autres usagers de la route ne sont pas habitués à sa présence. La peur des accrochages avec les voitures ou les piétons est une des raisons les plus dissuasives de prendre son vélo. Des infrastructures pour transports actifs simples, sécuritaires et bien intégrées peuvent résoudre la majeure partie de ces accidents, qui sont pour la plupart directement liés à la qualité des infrastructures en question.

La création d’infrastructures dédiées aux transports actifs est d’autant plus importante dans les zones à faible densité. Certaines municipalités ou MRC ne peuvent pas développer de réseaux de transports collectifs à chaque coin de rue, puisque ces derniers ne seraient pas rentables dans un contexte où la clientèle potentielle est bien moins importante qu’en milieu urbain dense. Pourtant, tel que mentionné ci-dessus, les déplacements automobiles ont bon nombre d’aspects négatifs, il est donc impératif d’opter pour des déplacements plus intelligents et plus durables.

Généralement, la mise en œuvre des transports actifs requiert peu de moyens financiers en comparaison aux bienfaits qu’ils peuvent apporter.  Un réseau de transport actif adapté peut parfois être plus efficace que l’automobile en temps de congestion et pour le stationnement. Mentionnons que la marche et le vélo sont des transports flexibles au porte-à-porte, moins chers (achat, entretien, assurances du vélo) et qui mettent en forme !

Ils sont aussi une bonne solution pour compléter un réseau de  transport collectif déjà en place, sans trop dépenser. Les réseaux de transport en commun ruraux comme les taxi-bus, qui ne desservent qu’une très faible partie du territoire, auraient avantage à améliorer l’offre de départ et la rendre plus viable. Un réseau cyclable et piéton permettrait de desservir plus de population en plus de relier les zones d’intérêts (hôtels de ville, écoles, épiceries, parcs, route verte du Québec, etc.) avec les zones résidentielles. C’est également une bonne manière d’attirer le tourisme.


Et l’hiver... Quelle solution ?

La question des transports actifs d'hiver se pose plus pour le vélo que la marche, mais beaucoup de données et d’initiatives démontrent qu’il est tout à fait possible d’adapter le vélo pour une pratique quatre saisons. Selon Vélo Québec, la province offre déjà un grand potentiel de développement de pistes hivernales, puisque 1 480 000 de Québécois utilisent le vélo à des fins de transport et 50 000 d’entre eux en font toute l’année.

À cet effet, certaines villes canadiennes et québécoises ont déjà dit oui au vélo d’hiver, tout comme Montréal qui a planifié son réseau blanc (pistes cyclables déneigées) depuis 2008.

On pourrait penser que ce ne sont que les chevronnés du bicycle qui prennent leur vélo en hiver, mais étudions un peu la question.

Raisons qui incitent au vélo d'hiver

  1. Rapidité du mode de transport
  2. Autonomie
  3. Désir d'exercice physique
 

Raisons qui dissuadent le vélo d'hiver

  1. Accumulation de neige sur la piste
  2. Piste cyclable glacée
  3. Fortes précipitations

D’après ce sondage mené par un étudiant en urbanisme de l’Université de Montréal, la température hivernale n’est finalement pas la première raison qui dissuade les cyclistes (elle ne vient qu’en 5e position), mais bien l’entretien des pistes en hiver. Vélo Québec nous rappelle que la chaussée cyclable québécoise est réellement praticable huit mois par année, alors qu’attendons-nous ?

Il est possible pour des petites municipalités de réaliser des pistes cyclables ouvertes à l’année. Prenons l’exemple de Whitehorse, au Yukon. Cette ville encourage sans cesse la pratique du vélo, si bien qu’elle est une des villes canadiennes reconnues pour la pratique du vélo, même à très basse température.

Enfin, le sujet du vélo d’hiver est devenu si populaire que, depuis deux ans, une centaine de professionnels provenant de pays hivernaux (Canada, pays scandinaves, Russie, etc.) se rassemblent annuellement au Winter Cycling Congress pour traiter de planification, de design et même de mécanique des infratsructures. On y démontre les nombreuses possibilités du vélo en hiver pour les grandes comme les petites villes, mais aussi des mesures incitatives judicieuses pour la population résidente.


Quelques outils pour guider les démarches municipales :

Pour vous éclairer, voici notre sélection d’outils-conseil sur l’aménagement des transports actifs et leurs enjeux développés par différents organismes québécois.


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