Les armoires figurent généralement au palmarès des éléments peu écologiques lors de la rénovation ou l'aménagement d'une nouvelle cuisine. Leurs caissons, portes, encadrement et devantures sont souvent en aggloméré ou en mélamine (résine de plastique) matériaux qui contiennent de l'urée-formaldéhyde, ou faits de bois provenant de forêts non gérées. Il existe également des portes fabriquées en vinyle ou enduites de vinyle (PVC, "thermoplastique"), proscrites de par ces effets sur la santé et l’énergie grise du matériau. Pour des questions de santé et de protection de nos milieux naturels, il est donc important d’opter pour des matériaux sains.

L'urée-formaldéhyde, mieux connu sous l’appellation formol, est un gaz toxique contenu dans certains matériaux – colle, bois aggloméré, contreplaqué, panneaux de fibres (MDF), mélamine, etc. – qui peut rejeter les composés organiques volatils (COVs) qu’il contient jusqu’à cinq ans après sa fabrication. Ces derniers se libèrent surtout lorsqu’ils sont exposés à un fort taux d’humidité et à une température élevée, des conditions souvent réunies dans la cuisine. Ils peuvent causer de l’irritation, de la nausée, des troubles respiratoires, des réactions allergiques, de l’asthme et sont considérés comme cancérogènes par l’Environmental Protection Agency (EPA).

À long terme, Santé Canada recommande des seuils d’expositions à l'urée-formaldéhyde au-dessous de 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Mais les panneaux utilisés pour les caissons peuvent en émettre des taux au-dessus des seuils recommandés et ce, pendant des semaines, voire des mois. Une étude effectuée par Santé Canada en 1999 a démontré que différents panneaux d’aggloméré et de MDF émettent des hauts niveaux d'urée-formaldéhyde dans une pièce fermée:

  • De 300 à 400 μg/m3 par heure au cours des quelques premières semaines;
  • De 80 à 240 μg/m3/h après 6 à 10 mois.

Les émissions diminuent donc au fil du temps. Toutefois, il faut beaucoup de temps avant qu'elles ne descendent en deçà du seuil de 50 µg/m3 prescrit par Santé Canada. Heureusement, depuis janvier 2023, un nouveau Règlement sur les émissions de formaldéhyde provenant des produits de bois composite interdit à toute personne d'importer, de vendre ou de mettre en vente des produits de bois composite contenant du formaldéhyde, à moins qu'ils ne respectent les exigences du règlement.

Dans tous les cas, n’oubliez pas d’opter aussi pour des finis naturels et sains (sans COV ou à faible émission de COV) pour vos armoires et de recouvrir vos surfaces de scellant non toxique si nécessaire .

OPTION 1 : Réutiliser, rafraîchir et revaloriser les armoires de cuisine

Rafraîchir, repeindre ou regarnir vos vieux caissons et vieilles portes vous fera épargner temps et argent tout en réduisant l’impact environnemental. Option plus verte que l’achat de nouvelles armoires, vous pouvez également acheter des armoires* récupérées et les adapter à votre espace.

Le prix moyen d’un ensemble d’armoires de cuisine coûte entre 1 000 $ (dans le cas d’armoires usagées sur les petites annonces) et 100 000 $ (dans le cas d’armoires neuves haut de gamme). Rafraîchir, repeindre (avec de la peinture récupérée ou sans composés organiques volatils) et rénover vos armoires reste le choix le plus économique, et encore, le choix le plus écolo!  Vous pouvez même garder vos caissons et ne remplacer que les portes avec du bois certifié Forest Stewardship Council (FSC) ou récupéré.

N’hésitez pas à faire d’une pierre deux coups; achetez des armoires (caissons et/ou portes) récupérées et adaptez-les à votre espace. Elles sont disponibles dans les magasins qui vendent des matériaux de construction recyclés, chez les marchands spécialisés en récupération architecturale et vous pouvez même en trouver dans les petites annonces de particuliers.

OPTION 2 : Poser des armoires neuves, à faible émission de COV

Il est possible d’acheter des armoires neuves pour votre cuisine, mais les matériaux choisis doivent répondre à certaines exigences écologiques afin que leur impact soit limité. Mettre l'emphase sur des caissons à 95% en aggloméré et sur les options NAUF (No Added Urea Formaldehyde) plutôt que ULEF (Ultra Low Emitting Formaldehyde). Les cuisines peuvent utiliser Evolo de Tafisa, Nugreen de Uniboard.

Les panneaux de bois massif d’essences locales nobles sont le choix le plus écolo. Les bois durs comme le chêne, l’hêtre ou l’érable sont les plus robustes et faciles d’entretien (cires, huiles, vernis naturels et non toxiques). En vous procurant des caissons et portes d'armoires neufs faits de matériaux de provenance locale, à faible émission de composés organiques volatils (COV), vous réduirez l’impact sur votre santé et sur l’environnement tout en participant à accroître la demande pour des produits d’ici.

Il existe également des caissons dont la résine ne contient pas d'urée-formaldéhyde. Vous pouvez également opter pour des panneaux de contre-plaqué sans COV. Généralement, ce sont les fabricants d'armoires ou les ébénistes qui façonnent la cuisine à partir du type de panneau de votre choix. Sinon, on opte pour des caissons en bois massif, mais cela représente des coûts plus élevés. Nous vous conseillons d’opter pour un caisson en bois du Québec certifié "Forest Stewardship Council" (FSC). Nous parlons plus en détail de la comparaison entre armoires standards et écologiques ici.

*Le terme générique Armoires englobe également les tiroirs, vaisseliers, bahuts, buffets, dessertes, compartiments, cases et autres subdivisions encastrées.

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Conseils pour une rénovation de cuisine réussie.