Qu'est-ce que le radon au juste?
Le radon (Rn) est un gaz rare d’origine naturelle qui résulte de la désintégration de l’uranium, présent partout dans la croûte terrestre et le Québec ne fait pas exception. À l’extérieur, ce gaz est libéré vers l’atmosphère où sa concentration n’est pas source de préoccupations. Par contre, lorsque le radon pénètre dans un milieu clos tel un bâtiment, il peut s’accumuler et atteindre des taux qui présentent des risques pour la santé. Le radon est incolore et inodore. Il peut donc être présent dans n’importe quelle propriété sans qu'on puisse s'en rendre compte. Il n'existe pas de région sans radon au Canada.
Une étude menée par Santé Canada sur deux ans a révélé que 6,9 % des Canadiens habitent dans des maisons où la concentration de radon est supérieure à la présente ligne directrice de radon de 200 Bq/m3. Une autre étude a identifié la concentration de radon dans l’air intérieur des maisons situées dans toutes les provinces et régions du Canada: elle référence le pourcentage de maisons où la concentration de radon mesurée est inférieure à 200 Bq/m3, et entre 200 et 600 Bq/m3, entre autres.
L'Organisation mondiale de la santé recommande plutôt un niveau de référence de 100 Bq/m3, en dessous duquel les risques pour la santé sont considérés faibles. Aucune quantité de radon n'est optimale pour la santé; les risques augmentent avec la concentration du radon.
Nous conseillons vivement aux propriétaires immobiliers de faire évaluer les niveaux de radon de leurs propriétés. Puisque le sous-sol est la plupart du temps soumis à une pression inférieure à celle de l’air environnant, c’est généralement à cet endroit que le radon infiltre la maison. Il pénètre par les:
- Fondations de pierre
- Vides sanitaires
- Drains de sol
- Puisards ouverts
- Fissures, fentes et joints dans les murs, planchers, plafonds
- Ouvertures autour des tuyaux et des fils
- Eaux de puits
Quels effets sur la santé?
L’exposition au radon (Rn) est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Au Québec, il est estimé que 10 % de tous les cancers du poumon sont associés au Rn, ce qui représente 430 des 4 100 cancers du poumon diagnostiqués annuellement.
La peau joue un rôle de barrière naturelle contre ce gaz. Le radon s’infiltre dans l’organisme par les voies respiratoires seulement, et se retrouve emprisonné sous forme de particules ionisantes dans les poumons.
Selon Santé Canada, « le seul risque connu pour la santé associé à l’exposition au radon dans l’air intérieur est un risque accru de développer un cancer du poumon ». Cela dépend de la concentration moyenne du gaz dans le bâtiment, de la durée d’exposition et de l’usage du tabac. L’exposition n’engendre pas d’autres troubles connus tels des problèmes respiratoires particuliers ou des maux de tête. Si ingéré, le radon est inoffensif.
Prévenir ou atténuer la présence de radon dans votre maison
Le radon est inodore et incolore, et peut-être présent partout sans qu'on puisse le détecter. Il présente de graves risques pour la santé. Il est donc conseillé de faire évaluer les niveaux de radon de votre propriété pour remédier éventuellement au problème d'une trop grande concentration.
Si vous ne désirez pas prendre des mesures d’atténuation dès le départ, vous pouvez soit effectuer un test (environ 40 $), ou vous pouvez comparer en ligne des détecteurs de Radon.
La concentration de radon dans l'air de la maison peut varier sensiblement au cours de l'année, selon plusieurs facteurs (l'ouverture des fenêtre, l'état de la nappe phréatique). Il est donc primordial d'effectuer un test sur longue durée, idéalement une année complète, pour s'assurer de connaitre l'état réel de la situation.
Un résultat sous les 200 Bq/m3 vous libérera de l’obligation de poser une colonne dans votre habitation. L'installation d'une colonne de dépressurisation coûte peu en matériaux (environ 200$). Il est donc préférable de l'installer dès la construction (maisons neuves). Dans le cas d'une rénovation du sous-sol, les coûts peuvent vite monter car il faudra percer et resceller la dalle.
Effectuer un test de radon
Vous pouvez effectuer les tests vous-même. Il ‘agit de la méthode la plus simple et la moins dispendieuse. Les trousses sont disponibles, entre autres, acheter en ligne, parmi ces entreprises, ou dans certaines quincailleries. De même, l’Association Pulmonaire du Québec offre des trousses, analyse incluse.
Si vous préférez, vous pouvez comparer en ligne des détecteurs de Radon y compris des systèmes électroniques connectés avec applis "Smart" pour un suivi complet. Ou, également, retenir les services d'un professionnel. Le Canada reconnaît les certifications offertes par les États-Unis (NEHA et NRSB). Pour la liste des professionnels accrédités…
Dans tous les cas, la durée du test est d’un minimum de 3 mois, mais s’étale généralement sur un an (la concentration varie selon les saisons, les taux les plus élevés étant en hiver).
Poser des actions si nécessaire
Si les résultats de vos mesures démontrent que votre propriété est à risque (concentration qui dépasse le seuil de 200 Bq/m3 selon Santé Canada et de 100 Bq/m3 selon l’OMS), il existe des mesures d’atténuation par dépressurisation (active ou passive) du sol sous la dalle (coûts variant entre 800 et 3 000 $).
Installer une colonne de dépressurisation passive dès le début des travaux.
Ce système, une colonne d’évacuation de 3 à 4 pouces en plastique, est peu dispendieux et simple à poser lors des travaux. Il aide à évacuer le radon présent dans le sol par tirage naturel.
Il s’agit d’installer une colonne d’évacuation de 3 à 4 pouces en plastique (du même type qu’une colonne de plomberie) qui commence sous la dalle pour finir au toit. Le trou par lequel passe la colonne dans la dalle doit être parfaitement scellé pour éviter toute fuite. Normalement, ce système passif suffit à évacuer le radon par tirage naturel. Un système de ventilation active peut aussi être installé par la suite au besoin.
Coût approximatif des matériaux : 200 $
Schéma explicatif:
Schéma tiré de la fiche à l’attention des porteurs de projets LEED® pour les habitations produite par le Conseil du bâtiment durable du Canada, 2010.
Il est également conseillé de réduire les infiltrations de radon en:
- Posant un pare-vent en polyéthylène complet en continu, sans fissures, ni ouvertures, ni déchirures.
- Scellant et en colmatant toutes les fentes, joints, ouvertures et fissures.
- Isolant les fondations de l’aire habitée.
- Créant une ventilation passive au niveau des fondations ou du vide sanitaire qui n'entraîne pas de pertes de chaleur.
Attention : N'utilisez surtout pas les conduits de plomberie pour évacuer le radon, les occupants du logement risqueraient une exposition au radon lorsqu’un siphon s’assèche sur le réseau des drains.
Recouvrir de manière étanche le puisard: Dans des maisons qui présentent des taux élevés de radon, ce gaz peut pénétrer aisément via le puisard. Si vous possédez un tel système de gestion des eaux, assurez-vous qu’il soit parfaitement étanche ;
- Installez un couvercle sans trous ni fissures avec des rebords bien étanches par-dessus le puisard.
- Installez un coude aux entrées du drain français afin d’éviter toute infiltration d’air. Un coude qui déverse sous le niveau de l’eau du réceptacle du puisard empêchera l’air du drain français (et donc tout gaz tel le radon) d’entrer dans la maison.
Du radon dans l’eau?
Le radon est soluble dans l’eau. Il peut s’y accumuler lors de son passage à travers les roches et la terre au niveau phréatique et pénétrer un bâtiment (via les puits artésiens, pour les tester c'est ici). Par contre, si votre eau provient d’un système municipal, comme c’est généralement le cas au Québec, cela ne constitue pas un risque.
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