Plus de la moitié de voitures électriques et hybrides rechargeables au Canada roulent sur les routes du Québec (sources : Statistiques SAAQ-AVÉQ, 2020). Mais même si 2019 était un année record au Québec et que l’intérêt pour les voitures vertes ne cesse de croître, la majorité des Québécois n'ont pas ou n'envisagent pas de se procurer un véhicule plus vert.

Pour identifier les freins à l'achat et mieux connaître la perception des Québécois sur le véhicules électriques (VÉ), Écohabitation a mandaté la firme Léger afin d’effectuer un sondage auprès de 1001 personnes, un panel représentatif de la population de la province. Cet article fait suite à notre aperçu de la perception des Québécois.es des maisons écologiques. Voici les grandes lignes des résultats.

Voiture électrique : perception spontanée des Québécois.es

Une voiture plus verte

Quelle et la principale caractéristique d'une voiture électrique, pour vous ? Parmi les mots, images ou expressions qui venaient en tête aux répondants du sondage lorsqu’on leur parlait de voiture électrique, sont ressortis : « écologique », « moins ou pas polluant », « bon pour l'environnement ». 36 % des répondants ont en effet mentionné les aspects écologiques. 

Une voiture qui permet de faire des économies

Et si les économies d'essence et d'argent ont été citées par 24 % des personnes interrogées, les inconvénients des voitures électriques ont été mentionnés plus souvent (21 %) que les avantages (12 %).

Une voiture trop chère à l'achat, qui présente trop d'inconvénients

Que reproche-t-on aux VÉ ? Ils sont justement trop dispendieux, même s'ils permettent de faire des économies. Pour 10 % des sondés, le coût des voitures électriques est donc susceptible de représenter un frein à l'achat. Citons aussi le caractère polluant de la construction de ces voitures à batteries, que 2 % des répondants ont mentionné.

Prix à l’achat : une baisse de coût des véhicules électriques à prévoir

Selon une étude parue dans Le Devoir en 2021, « Entre 2008 et 2020, le prix par kWh des batteries lithium-ion a baissé de près de 90 %, et on prévoit une baisse supplémentaire de 50 % à 60 % d’ici 2025-2026, pour un prix du kWh avoisinant les 60 $US, ce qui rendra les véhicules électriques moins chers à l’achat que les véhicules à essence. Le coût initial d’acquisition d’un véhicule à essence ne sera donc plus compétitif bien avant 2035. »

Tesla voiture électrique
La Tesla est la voiture électrique la plus citée par les répondants

Quelles sont les intentions d'achat d'une voiture électrique des Québécois ?

Encore peu de Québécois.es ont une voiture hybride ou électrique

Sur les près de 5 millions de voitures en circulation sur les routes québécoises (chiffres Banque de données des statistiques officielles sur le Québec, 2019), 69 332 sont électriques ou hybrides (chiffres AVÉQ, 2020), ce qui représente un pourcentage de 1,38 %. Ce chiffres sont plus ou moins similaires au panel de répondants de notre étude.

Alors que 87 % des répondants possèdent une voiture à essence (71 % une voiture et 21 % un VUS, pour être plus précis), seulement 7 % roulent avec une voiture hybride ou électrique.

De manière tout à fait alignée avec la perception des répondants, les propriétaires de VÉ ont un profil socio-économique assez homogène : la proportion supérieure est caractérisée par des revenus annuels de plus de 100 000 $ et un diplôme universitaire.

Les freins à l'achat d'une voiture électrique

Alors que 16 % des sondés croient que les incitatifs financiers gouvernementaux ne sont pas suffisants, la principale raison de ne pas vouloir se procurer une voiture électrique (75 %) est son coût, encore trop élevé.

De fait, 54 % des répondants croient que le montant d’économie en essence et en entretien ne justifie pas suffisamment le prix pour acquérir un VÉ.

cout voiture electrique

Le manque d’autonomie de la batterie (52 %) et l’absence de point de recharges (28 %) sont également des raisons qui font en sorte que le bassin de voitures à essence est encore aujourd’hui bien plus gros que celui des VÉ.

Qu'est-ce qui convaincrait les Québécois.es d'acheter une voiture électrique ?

En matière d'achat de voiture électrique, la gestion en bon père de famille est bien le nerf de la guerre. Les 2/3 des Québécois.es sondés sont d'accord avec l'affirmation de payer plus cher pour une voiture électrique si les mensualités étaient égales ou inférieures à une voiture à essence (68 %) ou encore si elle permettait de réduire/éliminer les frais en essence significativement (68 %). Bref, tout est une question d'équilibrer son budget mensuel.

Néanmoins, la motivation environnementale semble concerner beaucoup de Québécois, en matière d'achat de VÉ : 49 % des répondants en achèteraient un sur la seule base de diminuer leur empreinte environnementale.

voiture électrique en chargement
Voiture électrique en chargement à la maison

Qu'est-ce qui motive dans l’achat d’une voiture électrique ?

Les subventions jouent un rôle important dans le choix d'un véhicule électrique. Il faut dire que la subvention à l’achat ou à la location d’un véhicule électrique neuf versée par gouvernement fédéral pouvant aller jusqu’à 5 000 $ peut s'additionner avec les 8 000 $ offerts par le programme provincial Roulez Vert (programme maintenu jusqu’au 31 mars 2022), les Québécois peuvent obtenir jusqu'à 13 000 $ de rabais sur l'achat d'un véhicule électrique !

Les Québécois comptent énormément sur ce coup de pouce consistant : l'accès à des aides financières représentent l’incitatif le plus porteur auprès des répondants, c'est-à-dire pour 72 % d'entre eux. Seul le quart (26 %) des répondants seraient incités par l’aggravation des changements climatiques.

Achat d’une voiture électrique : conclusions générales

Les bilans sont mitigés : les Québécois sondés apprécient les avantages de la voiture électrique, mais il y a encore à leurs yeux trop d’inconvénients à surmonter.

L’aspect financier est définitivement le plus grand incitatif et facilitateur dans la transition au Québec.

Il serait intéressant de corréler les intentions d’achat d’un véhicule, puisque l’absence de voiture sera toujours plus bénéfique que l’achat d’un véhicule, aussi écologique soit-il (remplacer une voiture à essence par une voiture électrique ne règlera pas le problème écologique ni celui de la congestion, qui coûte des millions en gestion à chaque année!).

Quelles sont les marques de voitures électriques les plus connues ?

La Tesla remporte le palmarès, citée par 11 % des personnes sondées. La Chevrolet Volt, la Toyota Prius et la Nissan Leaf ont compté pour 3 % et 2 % des mots, images ou expressions venus à l'esprit des répondants.

Sondage Léger : méthode

Le sondage a été réalisé auprès de 1001 répondants en juillet 2019 par la firme Léger. Il s’agit d’un échantillon représentatif de Québécoises et Québécois pouvant s’exprimer en français ou en anglais et âgé(e)s entre 25 et 54 ans, faisant parti de la population active (répondants en mesure de travailler). Les résultats ont été pondérés en fonction de l’âge, du sexe, de la région, de la langue maternelle ainsi que la présence d’enfants dans le ménage afin d’assurer un échantillon représentatif de la population cible.

Pour en savoir plus sur les détails du sondage, consultez-la dans les publications exclusives réservées aux Membres professionnels.

Vous êtes intéressés à faire l’achat d’un véhicule électrique ? Découvrez quelle voiture électrique convient à vos besoins, comment choisir une borne de recharge pour véhicules électriques. Voyez aussi comment coupler une voiture électrique à sa maison pour l’alimenter, et trouvez la réponse à la question que tous se posent : la voiture électrique, plus ou moins polluante que la voiture à essence ?