La condensation, qu'est-ce que c'est ?

C’est simplement de l’air chargé en vapeur d’eau qui entre en contact avec une surface suffisamment froide pour qu’il atteigne son point de rosée (c’est-à-dire la température limite pour qu’à une pression donnée l’humidité contenue dans l’air passe de l’état gazeux à l’état liquide). Avec cette définition, on comprend pourquoi la condensation arrive plus facilement en hiver, puisque les températures extérieures sont beaucoup plus basses ; et arrive plus facilement lorsque le taux d’humidité contenu dans l’air intérieur est important.

Pourquoi est-ce que c’est important de s’en soucier?

Parlons tout d’abord de la partie émergée de l’iceberg : les fenêtres. Celles-ci sont généralement les premières touchées car elles sont la partie la moins isolée de l’enveloppe thermique de la maison. La condensation est à éviter sur les fenêtres pour plusieurs raisons :

  • Elle empêche la fenêtre de remplir sa fonction première : voir à l’extérieur! Une fenêtre qui ne remplit pas son rôle, c’est tout simplement avoir installé un gros « pont thermique » (endroit où le froid s’infiltre) dans son mur, sans les avantages!
  • Elle empêche le soleil de rentrer! Côté sud, la fenêtre est une porte d’entrée pour les rayons du soleil qui éclairent et chauffent la maison. En hiver, quand les besoins de chauffage et d’éclairage sont plus importants, il ne faut pas bloquer les apports d’une fenestration bien conçue.
  • Elle peut causer des dégâts d’eau sur le cadre de la fenêtre. Cela peut altérer sa durabilité (peinture, corrosion…) et créer de la moisissure ou des champignons.
La condensation peut causer des moisissures
Les effets de la condensation sur les fenêtres        photoAnna Shvets

Par ailleurs, la condensation peut se former sur d’autres surfaces froides de la maison : la tuyauterie, les portes, les murs extérieurs et la toiture. Ainsi, il faut s’alarmer si la condensation apparaît en permanence sur vos fenêtres ou si vous observez des tâches d’humidité dans la maison car cela peut cacher des problèmes beaucoup plus graves pour votre santé et pour l’intégrité de votre maison :

C’est le signe que votre taux d’humidité à l’intérieur de la maison est trop important, ce qui est un terrain favorable pour la « charmante » prolifération de contaminants et de problèmes de santé : bactéries, virus, champignons, moisissures, mites, acariens, rhinites, asthme, etc. (Lire ici et ici)
Cela peut aussi cacher des dégâts d’eau importants dans les murs et la toiture : l’air chaud et humide provenant de l’intérieur de la maison peut s’échapper par les interstices de votre enveloppe et se condenser profusément sur les surfaces froides (tuyaux froids, ponts thermiques, …). L’eau peut alors littéralement ruisseler dans vos murs et affecter de façon importante la durabilité et l’intégrité de votre enveloppe de bâtiment.

Comment prévenir la condensation ?

Avant de vouloir guérir, il faut prévenir! Comment ? En agissant dès la conception de votre habitation. Il y a en effet deux moyens de lutter contre la condensation : augmenter la température des surfaces les plus froides de la maison et diminuer le taux d’humidité relative de l’air.

 

La condensation sur une fenetre
La condensation dans les fenêtres peut causer des moisissures Les effets de la condensation sur les fenêtres

Comment lutter contre la condensation ?

Il est possible que les moyens évoqués précédemment ne soient pas suffisants, ou bien que vous habitiez dans une maison existante qui comporte des défauts de conception. Heureusement, il est possible d’agir! Vous pouvez d'abord acheter un hygromètre et vous assurer que le taux d’humidité intérieure ne dépasse pas les 50%. Pour cela, il est utile de limiter et encadrer les activités qui créent beaucoup d’humidité :

  • Limitez la durée de vos douches
  • Faites bon usage de vos ventilateurs d’extraction dans la cuisine et la salle de bain
  • Évacuer votre sécheuse à l’extérieur de la maison
  • Ne pas oublier le couvercle sur vos casseroles pour limiter l’évaporation

Si malgré cela le taux d’humidité reste élevé, ce n’est pas forcément nécessaire d’acheter un déshumidificateur qui vous sera surtout utile en été. L’hiver, il suffit de laisser l’air extérieur entrer chez soi, car celui-ci en se réchauffant va perdre une partie de son humidité relative. Cela se fait idéalement à l’aide d’un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC) qui permet d’avoir un approvisionnement constant en air extérieur tout en limitant les pertes de chaleur, lisez aussi - Comment choisir un VRC? Dans les vieux bâtiments il est rare d’avoir ce type de système, vous pouvez donc simplement aérer la pièce jusqu’à ce que le degré hygrométrique ait suffisamment baissé. Cela se fait bien sûr au détriment de l’efficacité énergétique : cette solution doit être votre dernier recours! Préférez les journées plus chaudes et ensoleillées pour aérer.

Le truc pour les vieilles fenêtres coulissantes à double-vitrage : entrouvrez minimalement le panneau extérieur pour permettre à l’humidité excédentaire de s’évacuer entre les deux vitres, tout en laissant le moins de chaleur possible s’échapper…

Tout comprendre sur le phénomène physique de la condensation

Le diagramme suivant résume tous les dessous du phénomène physique qui se cache derrière ce que l’on peut observer chez soi.

Condensation Chauffage Ventilation Conditionnement
© Condensation Chauffage Ventilation Conditionnement. Adapté par l’UVED

[Description : Plage de confort température-humidité ou « Diagramme de l'air humide » inspiré de Fauconnier R., L'action de l'humidité de l'air sur la santé dans les bâtiments tertiaires, article paru dans le numéro 10 (1992) de la revue Chauffage Ventilation Conditionnement.]

Plage de confort température-humidité inspiré de Fauconnier R., L'action de l'humidité de l'air sur la santé dans les bâtiments tertiaires, article paru dans le numéro 10 (1992) de la revue Chauffage Ventilation Conditionnement.

On peut observer un cas typique de condensation : prenez un air intérieur à une température de 20°C à 70% d’humidité relative (à la frontière entre les zones 2 et 4). Si cet air rencontre une surface froide, il se condensera lorsqu’il touchera une surface suffisamment froide pour s’abaisser en-dessous de 14°C (100% d’humidité relative).

On peut également comprendre pourquoi de l’air extérieur froid qui entre dans une maison et se réchauffe perd une partie de son humidité relative. Prenez un air extérieur à une température de 0°C à 70% d’humidité (et donc à environ 3 gr/kg de teneur en eau) : si cet air entre dans une maison et se réchauffe jusqu’à 20°C, il atteindra la zone 1 avec un degré hygrométrique de près de 20%

Cet article est issu de deux réponses données par des experts sur la condensation des fenêtres, ici et ici.  Vous pouvez poser vos questions au service Assistance ici